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L'odyssée des perles d'Afrique


L'odyssée des perles d'Afrique
Le Musée national du Bardo a abrité, dimanche dernier, une conférence portant sur les pouvoirs des perles d'Afrique, animée par Tonia Marek.Docteur en épidémiologie, Tonia Marek a vécu pendant plus de dix ans en Afrique de l'Ouest. Elle a travaillé dans la santé publique en faisant de la prévention. C'est ainsi qu'elle a croisé plusieurs grands guérisseurs africains. Son intérêt pour les perles est parti de là. C'est du moins ce qu'elle a soutenu lors d'une conférence animée au musée du Bardo à Alger. «Un jour, un ami spécialisé dans la médecine traditionnelle a vu autour de mon cou un collier. Il m'a demandé de le lui prêter pour travailler.Cela m'a intriguée. C'est à partir de là que j'ai commencé à questionner ce guérisseur et d'autres. J'ai également consulté des bibliothèques, des sites internet et des magazines spécialisés dans les perles en Afrique noire et au Sénégal», explique-t-elle. Tonia Marek précise toutefois qu'elle n'est ni archéologue, ni pathologiste.Elle se définit plutôt comme un esprit curieux et passionné. Son but est de faire partager cette passion avec le public. Tonia Marek, qui est également la conceptrice de l'exposition intitulée «Les pouvoirs des perles d'Afrique» qui se tient jusqu'au mois de mars 2015 au musée du Bardo, rappelle que les perles sont présentes en force en Afrique et les matériaux les plus divers servent à les confectionner, à l'image, entre autres, des coquilles, des os et de l'ivoire.Les perles sont durables et facilement transportables. Elles font partie intégrante des sociétés d'où elles sortent. Les plus vieilles perles ont été retrouvées en Afrique du Sud. Elles dateraient de 70 000 ans avant Jésus Christ. Pour Tonia Marek, les perles sont aussi parmi les plus vieilles manifestations de la pensée abstraite.Elles matérialisent des concepts de force, de courage, de bravoure et de protection. A titre illustratif, un chasseur efficace était celui qui façonnait des objets de parures dans les restes des animaux qu'il chassait. Les collectionneurs classifient les perles selon la période et l'endroit où elles ont été trouvées. Les centres de pouvoir des perles varient selon les civilisations, le développement ou le déclin des empires.A l'apogée de chaque civilisation, en l'occurrence romaine, islamique, néolithique, phénicienne, il y a un centre artistique qui influence toutes les régions alentour. «Quand la fortune politique d'une ville fait le tour du pays, les artisans se déplacent de gré ou de force. Ils amènent leur savoir-faire et leurs styles, leurs techniques et leurs secrets ailleurs.Les guerriers sont parfois partis ailleurs pour créer des perles et se joindre à d'autres artisans pour améliorer leurs techniques», explique-t-elle. Les Phéniciens ont été dans tout le pourtour de la Méditerranée, notamment au Liban et en Syrie. Ils étaient de grands voyageurs et de grands commerçants. Les perles, de par leur valeur et leur petite taille, avaient une place importante dans les échanges commerciaux.Les plus grands centres perliers se trouvaient dans le monde musulman, notamment à Fustat, dans le Vieux Caire et à Jérusalem.En Afrique, il y a eu des perles qui sont venues grâce aux caravanes et aux envahisseurs divers. Il y a eu aussi un échange interne en Afrique. Certaines perles n'ont pas été importées des pays européens mais fabriquées sur place par les Africains. Pour l'oratrice Tonia Marek, les perles recèlent plusieurs vertus, voire pouvoirs, dont entre autres des thérapeutiques religieuses et rituelles.




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