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L'instruction judiciaire entamée


L'instruction judiciaire entamée
Huit cadres et agents de la Société de l'eau et assainissement de Tarf et Annaba (Seata) Annaba attendent d'être convoqués par la justice pour être entendus les uns sur le détournement de la caisse de la Ménadia (Annaba), les autres sur la disparition des 3 500 compteurs d'eau.Un directeur commercial, un chef de département, un chef de centre, un chef de service, deux caissières et deux techniciens ont des soucis judiciaires à se faire. L'enquête de police sur ces deux affaires vient d'être bouclée. C'est donc l'instruction judiciaire qui entre en action. Elle a pour mission de définir les auteurs incriminés dans l'un et l'autre des deux actes délictuels. Comme elle aura la charge d'évaluer le préjudice financier dont a été victime le Trésor public. Elle aura aussi à déterminer avec exactitude la qualification des actes pour intenter un procès en correctionnel aux huit mis en cause. Quatre sont incriminés directement ou indirectement dans le dossier du détournement de 180 millions de DA. Les quatre autres devront rendre des comptes de la disparition de 3 500 compteurs acquis à coups de devises. Ce scandale qui secoue depuis des mois le ministère des Ressources en eau met mal à l'aise les hauts responsables de cette dernière institution et les effectifs de la Seata. Celle-ci n'en finit pas d'enregistrer les scandales depuis le départ du partenaire allemand de Gelsenwasser. A la direction générale et des deux unités de production de Annaba et Tarf, l'on se regarde en chiens de faïence. Chacun s'interroge sur le niveau d'implication des responsables à différents niveaux de la hiérarchie. Faisant l'objet d'une dénonciation, le directeur commercial et son chef de département ont nié leur implication dans le détournement. L'un comme l'autre ont déclaré aux enquêteurs de la police judiciaire que les sommes détournées l'ont été au moyen de plusieurs manipulations d'écritures comptables sur le micro-ordinateur. Il faut dire que le détournement quotidien était devenu tellement banal que les deux caissières ne se gênaient plus pour puiser directement de la caisse. Maîtrisant au mieux les techniques informatiques, elles avaient réussi à manipuler à satiété les chiffres sans jamais être inquiétées. En seulement deux années, ces dames ont cumulé un trou de caisse de plus de 180 millions de DA. Ce dont ne s'est jamais aperçue la chef de département, encore moins le directeur commercial. Auditionné dans le cadre de l'enquête, ce dernier a tenu à s'exonérer de toute faute. Il a déclaré avoir été interrogé sur les conditions et le processus comptable d'enregistrement et de suivi des recettes. Malgré les accusations portées à son encontre, ce directeur est resté zen. Affirmant disposer d'arguments solides pour se défendre contre les accusations le mettant en cause, il a estimé que l'enquête démontrera la responsabilité de chacun dans cette affaire. Mieux, ce cadre considère qu'il n'y a pas lieu de donner plus d'importance à ces affaires qu'elles n'en ont. L'instruction judiciaire du dossier devrait intervenir dans les prochains jours. C'est-à-dire au moment où l'entreprise Seata au capital social algérien après la résiliation du contrat de partenaire avec les Allemands de Gelsenwasser, met en application la procédure pour sa dissolution. L'ensemble de ses effectifs de Tarf et Annaba réintégreront leur ancien employeur l'Algérienne des eaux (ADE). Les salariés sans postes ont été destinataires d'une fiche de v?ux qui, éventuellement, leur permettra de prendre option pour l'Office national de l'assainissement qu'ils auront tout loisir de rejoindre s'ils en expriment le souhait. Il reste néanmoins que beaucoup s'interrogent sur le maintien à leur poste de responsabilité de certains soixante huitards. Ces derniers qui perçoivent salaires, indemnités et avantages mirobolants s'accrochent toujours à cette société qu'ils ont coulée corps et âme cinq années à peine après sa création. Pour l'heure, à la Seata comme à l'ADE et à l'ONA, le temps est à l'attentisme dans la perspective d'une clarification des prérogatives de chacun.


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