Algérie - A la une

L'infrangible lien...



Résumé :Radia-Meryem la rejoint dans la chambre. Elles se reposent ensemble. La fillette ne tarde pas à s'assoupir. Houari vient lui apprendre que l'opération de son père était programmée pour le lendemain matin. Khadidja voudrait passer la nuit auprès de Mahmoud. Houari refuse de peur qu'elle se fâche avec les infirmiers...-Tu penses qu'il sortira du bloc dans combien de temps ', demande Khadidja. Hier soir, il était inquiet, je dirais même angoissé !
Houari soupire.
-Tu ne trouves pas que tu en rajoutes un peu ', lui reproche-t-il. Mais qui ne serait pas inquiet la veille d'une intervention ' Je tiens à te rassurer, tu ne perdras pas ton vieux ! Il est entre les mains du meilleur chirurgien de la ville ! Que demander de plus '
-J'ai peur... Peut-être que je suis plus angoissée que lui ' Imagine qu'il y ait des complications ' Que feront-ils '
-Arrête d'imaginer le pire, sinon il va en avoir !
-Tu insinues que je lui porterais malheur '
-S'il te plaît, tais-toi ! Sinon je te laisse seule ! Je ne suis pas d'humeur !
Houari ne le montre pas, mais il est tout aussi inquiet qu'elle. Dans le fond, il lui donne raison. Chaque opération a sa part de risques. Il prie pour qu'il n'y ait pas de mauvaises surprises.
Samira est restée à la maison avec Lila et Radia-Meryem. Elle a appelé plusieurs fois Houari.
-Arrête de te faire du mauvais sang, c'est mauvais pour toi, lui rappelle-t-il. Si tu fais des complications, toi aussi, tu te retrouveras hospitalisée !
-Ne t'inquiète pas pour moi ! Alors, appelle-moi dès qu'il sort du bloc, le prie-t-elle. On attend ton appel !
Samira trouve le temps long. En plus de s'inquiéter pour son beau-père, elle ne cesse de penser à sa fille. Elle consulte son portable presque toutes les cinq minutes.
Elle s'enferme dans sa chambre afin d'appeler Nadia. Il n'y a qu'elle qui pourrait lui donner des nouvelles de sa fille. Mais avant de parler d'elle, elle demande après sa mère. Nadia soupire.
-Son état ne s'améliore pas et d'après son neurologue et son cardiologue, on doit se préparer au pire ! Elle ne bouge plus ! Il n'y a aucun signe encourageant ! La kinésithérapeute vient tous les jours et la masse ! On espère que la rééducation la soulage. C'est à peine si on comprend ce qu'elle dit. Quand on lui fait mal, elle gémit... Ma pauvre mère...
-Je lui souhaite de se remettre vite ! Les miracles existent, insiste Samira. Il faut avoir la foi, et ne cesse pas de prier ! Allah finira par entendre nos prières ! Je prie pour elle !
-C'est très gentil mon amie ! Je suis très touchée... Je souffre en la voyant clouée au lit, incapable de se confier, de vider son c?ur... C'est malheureux d'avoir des choses à dire et de ne pas pouvoir le faire !
-Comme je te comprends, soupire Samira qui trouve qu'elle est dans la même situation. Mais dis-moi ! J'espère que Radia t'apporte son aide !
-Radia ne pense qu'à repartir chez toi, lâche Nadia. En fait, tu as bien fait d'appeler... Tu sais, avec la situation de ma mère, je n'éprouve aucune envie de retourner en Amérique ! Je songe à parler à Radia ! Si elle est d'accord, nous allons rester ici ! Je n'ai pas le c?ur à me séparer de ma mère ! Je veux prendre soin d'elle jusqu'au bout !
-Tu es une brave fille, dit Samira en s'asseyant sur le lit. Je te comprends...
"Tu feras des heureuses", pense-t-elle alors que des larmes lui brûlaient les yeux. "Finalement, c'est vrai ! Les miracles existent !"

(À SUIVRE)
T. M.
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