Algérie - A la une

L'information est la mamelle de la démocratie



La grande majorité de la classe politique a accueilli avec satisfaction le contournement de l'écueil politique pour créer un organe de presse écrite, après un demi-siècle de monopole d'Etat sur le contrôle de l'information et son accès.
Après une vingtaine d'années d'existence du pluralisme dans la presse écrite, où se sont côtoyés plus de 120 quotidiens, hebdos ou revues spécialisées en dépit des difficultés liées précédemment à l'octroi de l'agrément auprès du procureur de la République territorialement compétent, alors qu'au plan du droit, il suffisait d'être un professionnel et d'une trentaine de jours après le dépôt des procédures déclaratives pour entrer dans le marché. La réforme de Nacer Mehal avec la promulgation du nouveau code de l'information, outre la dépénalisation du délit de presse répondant à des impératifs géopolitiques dans un contexte de «printemps arabe» particulièrement marqué par une volonté d'intrusion politique dans les affaires intérieurs de l'Algérie, a eu le mérite de consolider les fonctionnalités démocratiques comme premiers pas pour qu'aucune disposition ne prive le journaliste de cette liberté d'expression liée à sa fonction. L'ouverture des champs médiatiques après la création annoncée d'une Haute Autorité de l'audiovisuel s'inscrivant dans le cadre des mesures promises en avril 2011 pour mettre un terme au monopole de l'ENTV apparaît également comme une véritable révolution au sein de la corporation, même si les affairistes risquent de créer un autre monopole, celui permettant aux seuls nantis de faire main basse sur l'orientation de l'information. L'information et la communication sont aujourd'hui des armes redoutables qu'utilisent certaines nations impérialistes, le but étant de provoquer le trouble dans les esprits par le matraquage médiatique au point de faire admettre ce qui n'est que fiction et manipulation en tant que réalité. Travestir le réel par le mensonge est aujourd'hui le dada des magnats de la presse occidentale, relever pour l'Algérie le challenge est une exigence, laquelle passe par une meilleure assistance de la corporation dans sa mission. Construire avec des hommes spécialisés dans les secteurs de la communication et et de l'information un parapluie national contre les bombardements incessants des satellites malveillants émettant à partir du Qatar, ou à partir des pays européens, est devenu une revendication vitale. Face à la manipulation de la réalité, et les intrigues inquisitoriales contre l'Algérie, il est devenu essentiel d'ouvrir le débat et permettre aux journalistes de ne pas laisser le champ libre à la subversion d'où qu'elle vienne. Créer un contre-pouvoir médiatique en Algérie ne veut pas dire être contre le pouvoir, mais plutôt être en mesure de le servir, sans s'assujettir pour autant en lui évitant de sombrer dans les dérives. Toutes les chaînes occidentales diffusent sans discontinuer le même message de guerre non conventionnelle à l'endroit des peuples arabes. La chaîne France 24 a mis en place 3 plateaux dans les 3 langues parlées dans le monde arabe avec pour objectif de soulever les masses contre leurs régimes, quitte à provoquer des guerres civiles. L'Alliance atlantique n'est pas seulement militaire, elle est aussi médiatique. Les images diffusées sont irréelles, voire truquées, souvent l'objet de boucles ; les discours sont écrits par l'analogue plume avec partialité et diffusés par la même voix des studios d'Al Jazeera jusqu'à Paris, en passant par New York ou Londres. Les bien-fondés de l'information subversive quotidiennement diffusée et à toutes les heures sont invérifiables ou provenant de sources partisanes, ce qui complique les recoupements des journalistes rivés à leur rédaction, faute pour les propriétaires de disposer des fonds nécessaires pour envoyer sur les lieux de conflits de grands reporters, sinon de disposer d'agences de presse d'envergure capables de faire des témoignages équitables sur la réalité des évènements. L'Algérie a énormément perdu de temps à l'instar des autres pays arabes à vouloir monopoliser l'information. Quels que soient les promoteurs des discours monocordes et des écrits manipulées, ils finissent par lasser l'audimat ou le lectorat. Il est temps pour notre pays de démocratiser au maximum l'information et la culture pour éviter l'envahissement des espaces de l'information par les malveillances de canaux étrangers. Le danger est que nos organes de presse véhiculent des propagandes pensant faire de l'information à partir de sources qu'ils croient crédibles parce qu'émanant d'agences de presse étrangères et que le journaliste ne puisse pas se révolter contre le veto de l'entreprise qui l'emploie. L'autre danger est de sous-payer les journalistes et que l'Etat n'aide pas les patrons de presse par des subventions conséquentes à la hauteur de la noblesse de leur mission. Les responsables politiques algériens auraient tort de négliger cette corporation ou vouloir la museler, car nonobstant les critiques parfois acerbes, la presse indépendante, mis à part quelques organes incapables de résister à la dictée des sirènes d'outre-mer, est en mesure de relever les défis de la mondialisation de l'information par ses compétences et son nationalisme. L'Etat a pour devoir de préserver sa souveraineté, de développer le niveau culturel de la population en dotant les structures spécialisées des moyens indispensables tant matériels que financiers. Le marché dans l'étape actuelle, à lui seul, ne pourra répondre aux besoins d'une accélération de la modernisation des outils informatifs et communicatifs, c'est à l'Etat de pourvoir et de revoir en profondeur le contenu des réformes pour que la presse notamment écrite puisse de manière agissante répondre avec efficacité aux enjeux sensibles, directs ou indirects que pose désormais le concept démocratique.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)