Algérie - Revue de Presse



Dans la presse algérienne, censée donner les tendances du moment, il y a deux sujets qui reviennent souvent combler les pages en manque. Le premier est la tripartite, feuilleton fleuve qui revient depuis 20 ans, avec les mêmes acteurs vieillissants et le même dénouement hollywoodien, où le chef du gouvernement et le chef du syndicat finissent toujours par s?aimer sur un soleil couchant et un fond d?émeutes sociales. Une tripartite étant un accord qui engage trois parties - ici gouvernement, patrons et UGTA -, il est à noter qu?ils habitent tous les trois au Club des Pins ou pas loin, et que ce n?est donc pas vraiment une tripartite, mais plutôt une partie tout court, en bord de mer. Le deuxième feuilleton à la mode a trait à ces Américains qui n?en finissent pas d?étudier la stratégie algérienne de lutte antiterroriste comme le bon exemple à suivre. Si la victoire finale des Algériens, Etat et groupes civils armés associés, a permis de réduire considérablement la nuisance terroriste, il est utile de rappeler que cette guerre a fait 150 000 morts au dernier chiffre officiel. Comparés à la population des Etats-Unis, ce serait donc près d?un million et demi d?Américains qui devraient mourir pour se débarrasser du terrorisme. Sont-ils prêts à suivre ce modèle que la presse algérienne cite en exemple ? Il semble que non, la vie d?un Américain valant au dernier bombardement environ un millier de tiers-mondistes. De ces deux feuilletons lassants, on peut en tirer deux remarques : pour trouver du travail ou pour ne pas le perdre, les Algériens n?ont jamais vraiment compté sur l?UGTA. Pour combattre le terrorisme ou ouvrir des camps à Guantanamo, les Américains n?ont jamais vraiment compté sur l?Algérie. Il y a une troisième remarque. Pour écrire, les journalistes algériens n?ont jamais vraiment eu besoin de sujets.





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