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L'indispensable tribunal arbitral pour le sport algérien Sa dissolution risque de nous mener vers une impasse




Le sport algérien est, depuis samedi, sans tribunal des règlements des litiges sportifs (TARLS), le tribunal arbitral des sports si vous voulez. Disons que l'instance existe toujours mais que c'est la composante humaine qui exerçait en son sein qui a été priée de s'en aller par l'assemblée générale du Comité olympique algérien. Cette dernière a le droit de prendre une telle décision mais c'est la procédure qui prête à discussion.
Le TAS de Lausanne est une structure reconnue par l'ensemble des fédérations sportives internationales et par le CIO. Il est recommandé à chaque fédération sportive nationale et à chaque comité national olympique de prévoir une structure d'arbitrage en leur sein mais qui active en toute indépendance.
Celui qui travaille au niveau de l'instance olympique algérienne est nécessaire quand on sait les cas d'irrégularités et les abus d'autorité qui émaillent le quotidien des gestionnaires des instances sportives du pays. Il est pour le moment hors jeu et le mieux serait de procéder, le plus rapidement possible, à l'élection d'une nouvelle composante humaine pour prendre en charge ses activités.
Le TARSL que présidait Farid Benbelkacem n'est donc plus en fonction depuis samedi dernier. Qu'est ce qui a présidé à ce départ ' Tout simplement une demande écrite de la Fédération algérienne de football au Comité olympique algérien. Ce dernier a reçu un courrier sur le sujet en août dernier mais la question n'a jamais été étudiée en Comité exécutif. Comment aurait-elle pu l'être quand on sait que ce Comité exécutif ne s'est presque jamais réuni cette année du fait de la rupture qui existe entre le président du COA et les membres de ce Comité '
La dernière fois qu'il s'est réuni, à savoir le 18 octobre 2012, il aurait pu débattre de la demande de la FAF mais il était plus occupé à parler de la crise qui sévit dans l'instance olympique que de devenir du TARLS. La FAF est donc revenue à la charge samedi dernier, à l'occasion de la tenue de l'AG ordinaire du COA pour exiger que sa requête soit prise en compte, exigence refusée par le président de l'instance olympique qui souhaitait que la question soit d'abord traitée au niveau du Comité exécutif.
La majorité a fini par l'emporter obligeant ledit président à soumettre la décision de la dissolution de la direction actuelle du TARLS au vote des membres de l'AG. En quelque sorte cette dernière s'est autosaisie de cette affaire alors qu'elle n'en a pas le droit même si elle siège en toute souveraineté.
Il faut dire que le TARLS est loin de s'être fait des amis dans le milieu du sport algérien. Il est évident que certains de ses verdicts n'ont pas été du goût de quelques instances sportives qui ont vu leur autorité mise en doute. Pour expliquer les prises de position de son instance, le président du TARLS, Farid Benbelkacem, ne s'est point gêné samedi dernier de s'en prendre aux responsables de ces instances indiquant que de «nombreux clubs, fédérations et ligues ne connaissent pas la loi algérienne et ignorent leurs propres statuts et règlements généraux.
Ce faisant ils en arrivent à les piétiner». Sur ce point nous le rejoignons parce qu'il ne se trouve pas un seul dirigeant du sport algérien capable de dire qu'il respecte, en tout point, les textes en vigueur. Nombre de ces responsables sportifs agissent en fonction de leurs propres intérêts ou de ceux des structures qu'ils dirigent sans se soucier des droits d'autrui.
Farid Benbelkacem a, d'autre part, piégé ces mêmes responsables quand il a révélé que pas une fédération n'a répondu à sa lettre dans laquelle il demandait à chacune d'elles de désigner 5 arbitres appelés à siéger au sein du TARLS. La FAF l'a fait et dans le temps mais elle a envoyé la liste au président du COA qui ne l'a pas répercuté sur le secrétariat du TARLS. Elle s'est manifestement trompée d'adresse et aurait dû envoyer cette liste directement au tribunal des sports.
Toujours est-il que sans structure arbitrale le sport algérien est bancal. Il lui en faut une car les dossiers de litiges ne font que s'entasser. Farid Benbelkacem a choisi, lui, de ne pas se taire et aura très certainement des choses à dire lors de la conférence de presse qu'il animera dimanche prochain au siège du COA.
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