L?indéfinissable limite du possible
On ne sait pas où commence l?Algérie ni où elle finit réellement. Malgré tous les efforts déployés par la diplomatie, plus de 40 ans après l?indépendance et près de 50 ans après l?idée du Maghreb, le tracé des frontières pose problème. Entre le Maroc et l?Algérie, d?une part, entre la Libye et l?Algérie, de l?autre, la limite n?est pas claire et les incessants séismes ne sont pas là pour arranger les choses. Encadrée par de vagues no man?s land à l?Est et à l?Ouest, flottant au Sud sur des déserts approximativement tranchés, l?Algérie reste un territoire flou et mal dessiné. Les seuls qui savent avec précision où elle est, ce sont finalement les moudjahidine, qui s?accrochent au passé et donc à la définition territoriale de l?Algérie, comme une pauvre vieille des montagnes au mandat mensuel que son fils lui envoie de la capitale. S?il semble logique qu?un moudjahid qui a risqué sa vie pour l?indépendance bénéficie d?une retraite de 80 000 DA (c?est moins que le salaire d?un ministre fainéant ou d?un député consentant), il est nécessaire de suspendre toutes les opérations financières jusqu?à ce que le tri soit fait entre les vrais révolutionnaires et les faux, ces derniers évoluant au su et au gré des premiers. Car le problème de la famille révolutionnaire est qu?elle est justement une famille. Et qu?à ce titre, elle possède de nombreux enfants, légitimes et illégitimes. D?où cette aberration de la nature et qui existe réellement dans cette famille : un faux fils de faux moudjahid. C?est-à-dire un homme de 50 ans qui a usurpé la filiation d?un homme de 70 ans, lui-même usurpateur de fonction. Cet homme, faussaire à double titre, devrait être condamné à payer 80 000 DA pour chaque mois qu?il a passé sous sa fausse identité. A ce moment-là, oui, tout est possible. Même des voitures en or massif exemptes de droits de douanes.
Posté Le : 06/12/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com