Algérie

L’importation de l’alcool est désormais libre


Les professionnels de l’import-import se frottent les mains L’importation de l’alcool est un marché juteux et les professionnels de l’import-import doivent se frotter les mains à l’annonce de la levée du monopole sur son importation… Le marché national sera inondé prochainement grâce à la toute dernière mesure contenue dans la loi des finances complémentaires (LFC), annoncée ce jeudi par un communiqué du ministère des finances. Le monopole sur l’importation de l’alcool est définitivement levé par l’Etat, quelques années seulement après avoir interdit carrément son importation par le fait du lobbying des députés de Djaballah à l’APN. Ironie de l’histoire, cette levée du monopole sur l’alcool se fera avec la bénédiction d’un ministre du commerce d’obédience islamiste, à savoir Hachemi Djâaboub! Tout opérateur privé national pourrait donc désormais réclamer de la devise à la banque d’Algérie pour aller importer ce produit juteux au propre et au figuré. Inutile maintenant d’aller faire la queue devant les services de l’office nationale qui détenait jusque-là le monopole sur ce segment de l’import. Selon l’exposé des motifs d’une telle mesure, le ministère des Finances explique que cette démonopolisation vise à «mettre fin aux difficultés d’approvisionnement régulier de l’alcool et en raison de l’incapacité du service des alcools de l’Etat de répondre aux besoins des opérateurs économiques». En un mot, il y aurait un problème de disponibilité régulière de l’alcool qui a fait que les pouvoirs publics ont jeté leur dévolu sur le privé en vue de parer aux pénuries de ce produit… Pour ce faire, la loi de finances complémentaires pour 2008 a donc introduit cette mesure en vertu de laquelle le législateur autorise l’importation, l’exportation, la production et la vente des alcools sur le marché intérieur sans passer par le service des alcools. La LFC invite cependant les opérateurs intéressés à aller demander un agrément de l’administration fiscale et souscrire à un cahier des charges fixé par le ministère des Finances. Cela dit, l’argument sur lequel s’appuie l’administration pour pondre une telle décision parait tiré par les cheveu du fait qu’il n’y a jamais eu de rupture des stocks en matière de produits alcooliques, pas plus qu’il n’y a eu de tension quelconque. Les observateurs estiment que l’Etat n’a fait que répondre au cahier des charges des pays occidentaux qui veulent se voir ouvrir les portes du marché algérien, moyennant une possible adhésion à l’Organisation mondiale du commerce(OMC). En effet, c’est peut-être le seul produit «alimentaire», certes cher, qui soit disponible en quantité et en permanence. C’est que, d’un strict point de vue économique, la décision du ministère des finances va surtout profiter à une meute de pseudo-importateurs qui va constituer un autre monopôle, privé cette fois. Il va sans dire que dans un pays où les accidents de la route pour cause de consommation d’alcool fait des ravages, il est à craindre que l’inondation du marché de produits alcooliques ne vienne allonger la liste macabre des victimes de la route. Aussi, est-il curieux de constater que l’Etat encourage ce type de commerce du reste nuisible à la production nationale à la qualité pourtant mondialement reconnue, alors qu’il met des bâtons dans les roues à ceux qui proposent des voitures à des prix et conditions raisonnables!   Amine Makri


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