Algérie - A la une


L'île des Lanternes
En 1962, sitèt indépendante, la jeune et pétulante Algérie s'est autoproclamée République démocratique et populaire.Un demi-siècle plus tard et quelques putschs autant militaires que pudiquement appelés «réajustement révolutionnaire» et de coups d'Etat «constitutionnels» qui ont permis à une nomenklatura d'exercer tous les pouvoirs, l'Algérie peine à remonter une pente qui l'a menée aux profondeurs abyssales de l'incurie, du gaspillage, de l'incompétence et de la corruption.Témoignez... nous dit-on !Comme un témoin à charge, en suivant la cadence du bruit de bottes que d'aucuns s'appliquent à cirer, je reprends les paroles d'un hymne qu'entonnent en chœur 35 millions de mes compatriotes qui ne se posent plus la question de savoir s'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain.53 années se sont envolées hypothéquant l'avenir de jeunes gens et jeunes filles avides de savoir et emportés par l'aspiration folle de s'établir, bâtir une carrière, une famille et fiers du devoir accompli.Il y a péril en la demeure ! Demeure ou «eddar» ou «akham» ou encore demeurer sur place dans un immobilisme pathétique et pathologique.Ce ne sont pas les ricanements de hyènes des partis politiques ni les coassements d'une opposition de façade qui permettront à l'Algérie de faire un bond qualitatif pour se hisser au moins au niveau de ce qu'elle fut au moment de son indépendance.Tous ces figurants ont eu leur chance et au lieu de devenir de jeunes premiers séduisants, ils offrent le triste visage hirsute de derniers de la classe.Occasions manquées, regrets ravalés, sanglots étouffés dans un hoquet, colère sourde, bigoterie naïve et piétisme ostentatoire marquent un demi-siècle d'improvisation sur les plans économique, culturel, idéologique.Diogène solitaire, un auteur inspiré par une littérature de gare a proposé de nous mener sur l'île des Lanternes en prenant la voie de la régression féconde. Le drame est qu'il a été entendu par les sourds-muets qui refusent obstinément de s'éveiller à une réalité bien présente.Je ne referai ni l'Algérie et encore moins le monde. Mais je tiens à vivre un futur fait d'espérance, de respect et de partage.Pour cela, j'invite chacune et chacun à entreprendre non pas un mea-culpa mortifère, ni à se jeter pieds et poings liés dans le chaudron du fatalisme, mais à se libérer des chaînes d'une conscience qui veille encore en nous.Assez de temps a été perdu dans les méandres d'un fleuve détourné comme autant de milliards de dollars.Le temps des cerises est passé et ne restent que les noyaux que le vent éparpille. Ces noyaux constituent cependant l'essence de ce que nous sommes.A nous de poser dans cette terre algérienne que nous aimons la semence qui nous fera grandir.Un rêve ' Oui ! Il nous faut rêver pour bâtir un monde bien réel car tout le reste est virtuel.A.'f.azizfareslesoir@gmail.com


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