L'hôtel Siga renait de ses cendres

L'hôtel Siga, patrimoine de la commune de Béni-Saf, juché sur un promontoire de 2000 m2 dont 591 bâtis, domine de nouveau altièrement la plage du puits tout en faisant face à la ville.Au bout de plusieurs décennies de location à des particuliers s'improvisant hôteliers, il avait fini dans un innommable état de délabrement. Il vient de renaître de ses cendres après une salvatrice et superbe réhabilitation qui a relevé son standing initial de plusieurs crans. L'autorisation d'exploitation a été délivrée le 26 du mois dernier à son gérant.Pour les Béni-Safiens, il était «l'hôtel de tous les pêchés», les successives adjudications à la location sur des décennies ont défrayé la chronique locale. En cause, les différentes municipalités qui se sont succédé et qui ont été plus soucieuses des intérêts des locataires, comme de certains de leurs membres, plutôt que de ceux de la collectivité. Le pire a été parfois que l'hôtel avait été réduit à un bouge sans qu'un sous de la location n'entre dans la caisse de la commune.Aujourd'hui, celui qui le visite, parce qu'il n'est pas encore ouvert au public, est agréablement surpris. Le maire par intérim n'est pas peu fier d'en parler. La commune engrange depuis huit mois 1,5 million de DA de loyer par mois, un montant révisable dans trois ans. Quand on sait que les communes sont déficitaires et que les budgets des collectivités locales sont dérisoires, cette rentrée constitue une aubaine. Quant au locataire qui a emporté l'adjudication de location en 2013, il a pris le temps, soit trois années, pour peaufiner l'aménagement de la structure pour un montant de 150 millions de DA, selon ce qu'il a déclaré. Les 23 chambres, dont certaines sont doubles, ont une capacité de 50 lits. Les emplois prévus sont de 25 permanents et 5 temporaires. Ils auront fort à faire au rez-de-chaussée dans une cafétéria de 80 couverts, un restaurant de 200 couverts et les chambres situées aux 1er et 2ème étages.