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L'honneur bafoué des Algériens



L'honneur bafoué des Algériens
Je parle au nom de ces millions d'hommes auxquels on a inculqué savamment la peur, le larbinisme, le complexe d'infériorité», disait, à la fin des années 1950, le défunt écrivain martiniquais, Aimé Césaire, en parlant des peuples sous domination coloniale. Cinquante-trois ans après l'indépendance, les Algériens sont-ils dans ce cas de figure ' Les citoyens s'étaient organisés hier à travers tout le pays pour célébrer le 24 Février, date de la récupération de nos richesses nationales annoncée dans un discours historique de Houari Boumediène.La naturalisation du pétrole en 1971 avait été décidée lors d'une réunion ultra secrète organisée par le Président de l'époque avec uniquement Belaïd Abdesslam, ministre de l'Energie, et Sid Ahmed Ghozali, PDG de Sonatrach. Aucun membre du Conseil de la révolution n'a été mis dans la confidence.A cette occasion, des manifestations ont été préparées, particulièrement à Alger, par l'opposition et la société civile pour dénoncer l'exploitation du gaz de schiste dans le Sud. Une manifestation pacifique. Même des manifestations en salle ont été interdites.Hier, les Algérois se sont réveillés avec une capitale en état de guerre. Des milliers de policiers avec leurs casques et leurs boucliers, matraques à la main ont été mobilisés pour réprimer des gens qui avaient seulement l'intention d'exprimer pacifiquement leur opinion à l'égard d'un problème qui pose débat et suscite des controverses et pas seulement en Algérie. Mais le pouvoir ne l'entend pas de cette oreille. Il n'admet pas que l'Algérien exprime ses sentiments, qu'il dise ce qu'il pense. Le peuple algérien est devenu son ennemi et de ce fait il lui a déclaré la guerre.S'inspirant sans doute du système marocain, ce pouvoir a décidé de transformer l'Algérien en sujet soumis, sans droit à la citoyenneté pour ne pas déranger tous ces prédateurs qui pillent l'Algérie sans vergogne. Il a peur que des manifestations ne se transforment en cris de colère contre un système qui est en train d'envoyer l'Algérie dans l'obscurantisme et l'exploitation qui ferait honte même aux capitalistes les plus endurcis. C'est une politique qu'avait voulue Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir : casser les ressorts des Algériens, leur faire peur, les soumettre à sa volonté et les mettre à genoux. Il n'y a pas mieux qu'un Etat policier pour atteindre un tel objectif.On veut réduire le peuple, qui a pourtant affronté courageusement une grande puissance coloniale, à l'état de mouton. Les acquis de Novembre sont en train d'être dilapidés, notre dignité est remise en cause.Un néocolonialisme s'installe sournoisement. Au point qu'un ministre, ancien réfugié au Maroc, en l'occurrence Hamid Grine, s'est mis à soutenir un homme d'affaires étranger qui a osé s'attaquer à notre souveraineté nationale. Le 24 février 1971, un tel ministre aurait été débarqué illico presto, s'il n'a pas été accusé de collusion avec une puissance étrangère. Nos chouhada doivent se retourner dans leurs tombes.





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