Algérie

L'homme qui a dit non à l'intolérable Rencontre avec Roger Winterhalter



L'homme qui a dit non à l'intolérable                                    Rencontre avec Roger Winterhalter
Le Français Roger Winterhalter, authentique militant de la cause algérienne, qui se définit «citoyen du monde», était, jeudi dernier, avec son épouse, l'hôte du musée national Cirta, -dans le cadre du cinquantenaire de l'Indépendance-, où il a présenté son livre-témoignage: Si c'était à refaire'
Une fraternité plus forte que la guerre d'Algérie (paru récemment aux Editions Le Manuscrit). L'accueil emprunt de chaleur et de sentiments fraternels que lui a réservé l'assistance, l'a poussé à relater, spontanément, sans se référer à son livre, les raisons d'un engagement inconditionnel aux côtés des Algériens dans leur combat pour la dignité. Quand il arrive à Teleghma, en janvier 1960, comme appelé au contingent, il découvre l'horreur et l'étendue des sévices du colonialisme : les exactions, la torture « jouissive », les viols, les massacres, lors de la manifestation de la population autochtone, - à l'occasion de l'anniversaire du détournement de l'avion de Ben Bella-, où des dizaines de personnes ont été exécutées, et où d'autres ont été balancées par-dessus le pont Sidi Rached, à Constantine.
«J'ai compris, dit-il, profondément ému, que la France n'est pas le nombril du monde, et qu'elle n'avait rien à faire dans ce pays ; avant elle, il y avait eu d'autres grandes civilisations. J'avais honte de cette France qui placardait des affiches aux abords des endroits réservés aux Européens: 'Interdit aux chiens et aux Arabes', et cela dans leur propre pays». Sa révolte intérieure lui soufflera cette question aux tirailleurs algériens au sein de son unité : «Comment pouvez-vous rester dans une armée qui n'est pas la vôtre '» Des paroles qui lui vaudront la confiance du FLN, auquel il adhère. Il activera en secret, «la peur au ventre», mais toute la population du Constantinois aura le vaccin contre une épidémie de petite vérole, des vivres, des renseignements et des papiers falsifiés au profit des activistes FLN' «La guerre d'Algérie n'est pas finie en France», a-t-il remarqué, ajoutant qu'il reçoit des menaces, au quotidien, de nostalgiques de l'Algérie française.
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