Algérie

L'homme et l'Etat !



L'homme et l'Etat !
Dès l'annonce de l'accident vasculaire du Président, tout comme l'annonce de sa maladie en 2005 et son transfert au Val de Grâce, les spéculations sur son état de santé et sur l'avenir du pays ont commencé et rien ne les arrête. Au-delà des spéculations et des rumeurs, c'est l'inquiétude sur l'avenir du pays qui gagne de plus en plus l'esprit des Algériens, qui redoutent une instabilité politique et des lendemains sombres. Jamais les Algériens ne se sont inquiétés pour leur devenir face à la maladie du Président comme ils le font ces derniers temps. Pourquoi cette inquiétude et ce stress collectif '
En premier lieu, parce que la majorité des Algériens est convaincue qu'en dépit du rétablissement de la paix et de la sécurité, l'Algérie n'est pas tout à fait à l'abri de bouleversements de nature à menacer sa sécurité nationale.
La persistance de poches terroristes et le contexte régional, notamment au Mali, en Libye et en Tunisie, ne rassurent pas. Les velléités d'ingérence et les campagnes médiatiques anti algériennes, exacerbent ce sentiment de précarité sécuritaire et de stabilité politique.
En second lieu, la nature du système politique algérien qui concentre l'essentiel des pouvoirs entre les mains du président de la République aggrave cette inquiétude, d'autant plus que les luttes en perspective pour le pouvoir ne sont pas de nature à rassurer. Cette préoccupation récurrente ressurgit au moment où il est question de réviser la loi fondamentale. Les voix les plus audibles sont celles qui plaident pour un régime présidentiel, donc pour la reconduction du système actuel qui ne semble pourtant pas convenir à l'Algérie. Un régime présidentiel est un régime jacobin qui favorise une forte centralisation des pouvoirs décisionnels et entrave sérieusement et durablement l'émergence du potentiel régional, aussi bien humain qu'économique et culturel.
Le déséquilibre régional constaté et dénoncé par tous est plus le résultat du centralisme que d'une politique régionaliste volontaire. Les responsables locaux n'ayant ni pouvoir de décision ni responsabilité, ne s'efforcent pas à faire des efforts d'imagination pour élaborer des programmes de développement régional, mobiliser les ressources locales et attirer les investissements en fonction des potentialités et spécificités propres à chaque région. Ils attendent les décisions du pouvoir central et les budgets nécessaires à toute action en faveur des populations, quand ces budgets et ces projets ne sont pas détournés.
En troisième lieu, les raisons de l'inquiétude des Algériens résident aussi dans cette situation délétère, d'absence de morale dans la gestion des affaires publiques, de corruption à grande échelle, de dépendance de la justice, source du désastre national. S'il est normal de s'inquiéter de l'état de santé du président de la République par humanisme, il est anormal que le peuple panique de peur pour le pays et son devenir. L'Etat doit se libérer de cet état de fait et rester pérenne quoiqu'il arrive. Seule la Constitution peut assurer cette transition vers un Etat qui repose sur des institutions fortes par leur rôle et leur gouvernance et non sur des hommes soumis aux aléas de la vie et de la nature.
A. G.
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