L'histoire passionnante de la «Belle Lara»

Dans son recueil de récits, paru aux éditions El Maher, Ahmed Leghrib, qui s'essaie à l'écriture depuis son départ à la retraite après une longue carrière dans l'enseignement moyen en tant que professeur de la langue française, nous renvoie à cette époque où la zone de Bellara était encore vierge, voire un immense terrain en jachère.Intitulé «La voilée en abaya», son recueil écrit en arabe, une langue qu'il a choisie pour décrire l'histoire tumultueuse d'une femme, «Lara la belle», qui n'est autre que la zone laissée durant de longues années exposée aux convoitises des uns et des autres.
«Je la voyais chaque jour, c'était durant les années du terrorisme ; je passais matin et soir en la regardant, ce n'était pas le corps d'une femme, mais un terrain en jachère soigneusement protégé par un mur qui l'entoure», explique-t-il.
Dans son récit, il donne à ce vaste terrain un nom : «Lara la belle», pour renvoyer son lecteur à «Bellara». Pour l'auteur du récit, la zone ressemblait à une femme généreuse que tout le monde admirait. Séquestrée entre quatre murs, cette femme attendait son prince charmant. C'est la zone qui attendait son projet.
Après des années de laxisme et d'abandon que l'auteur n'a cessé d'observer durant ses déplacements quotidiens à son CEM, «Lara la belle» finit par trouver son chevalier.
Elle parvient, enfin, à fonder son foyer. Un foyer en feu incarné aujourd'hui par les fours de l'acier qui sort de l'usine de Bellara. À l'actif de cet écrivain, qui est sur un autre projet d'écriture, un deuxième recueil, «Les dépouilles en flammes», composé de six courts récits, portant respectivement les titres de «Nerfs tzigans», «Delta de nuit», «La chute de celui qui est debout sur un seul pied», «La toile d'araignée», «Les coquilles flottantes» et «Linge sale».