Algérie - A la une

"L'histoire doit corriger l'injustice faite à la Fédération de France du FLN"


Lors de cette rencontre organisée par l'Enag, l'ancien militant et avocat a focalisé sa communication autour de son livre intitulé La 7e Wilaya (éditions Le Seuil et Casbah), un ouvrage dédié à la mémoire "des 250 000 militants algériens de France, avec une pensée toute particulière pour les 22 condamnés à mort exécutés dans l'Hexagone".L'écrivain Mohamed Ali Haroun était dernièrement l'invité de l'Agora du livre de la librairie Media Book de l'Enag. Lors de cette rencontre, il est revenu sur "l'irréalité" du slogan "Liberté, Egalité, Fraternité" que l'immigration quêtait en vain dans la hideuse face cachée du "miroir aux alouettes". Interdit donc aux Nord-Africains, l'écusson "Liberté, Egalité, Fraternité" était l'apanage unique de l'autre bord d'une société qui chauffait son âtre à la sueur de l'émigration et se délectait du vin d'Algérie. D'où l'iniquité qui cinglait de plein fouet ces exilés de la première heure qui n'avaient pas choisi l'exil au pays de Georges-André Malraux (1901-1976). Car ils "n'étaient pas égaux au pays de Voltaire et de Hugo".
Mais qu'importent les affres de l'apartheid et du ghetto de Nanterre, c'était au cercle de la Fédération de France du FLN que ces jeunes de 20 à 30 ans affûtaient leurs armes. "L'action armée de nos fidayîn était pervertie par une presse française aux ordres et qui réduisait les exploits de nos patriotes à d'anodins règlements de comptes au sein d'une prétendue pègre nord-africaine. Tant est que le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) qui a été créé lors du congrès de la Soummam du FLN avait décidé de hisser l'immigration au rang de wilaya, la septième Wilaya !", a déclaré le conférencier qui a focalisé l'essentiel de sa causerie autour de son livre intitulé La 7e Wilaya (éd, Le Seuil et Casbah).
"Deux ans et demi ! Soit de 1982 à la fin de l'année 1985. C'est le temps qu'a nécessité l'écriture d'un ouvrage dédié à la mémoire des 250 000 militants algériens de France, avec une pensée toute particulière pour les 22 condamnés à mort exécutés en France, dont le chahid Bellil Abdallah dit Abdallah Indochine, natif de Sétif, qui est monté le premier sur l'échafaud au mois de septembre 1958", a ajouté ce cadre dirigeant de la Fédération de France du FLN.
Toutefois, c'est un employé des éditions du Seuil, un résistant français à la guerre d'Algérie et porteur de valises du réseau de Francis Jeanson (1922-2009), qui a permis la publication de l'ouvrage en France, a signalé le conférencier. Pour ce qu'est de l'argent, ce nerf de la guerre, l'orateur a expliqué : "80% des ressources du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) provenaient des cotisations de l'immigration". D'où l'inégalable effort financier de l'ouvrier émigré qui était évalué à 3000 FF le mois et à 5000 FF pour le commerçant.
S'agissant de l'hôtellerie et la restauration, celles-ci étaient imposées au nombre de chambres et de couverts. Mieux, l'émigration faisait don "d'une journée de travail lors de la commémoration des journées du 1er novembre", a souligné celui qui a aidé Abane Ramdane (1920-1957) à lancer le journal Résistance algérienne. "Abane Ramdane était un homme supérieur", a témoigné l'orateur envers son compagnon de route.
Il en fut ainsi jusqu'à L'été de la discorde de l'Algérie 1962 (éd, Casbah 2000) où il y a eu l'Eclaircie (éd, Casbah) qui fut de courte durée, avant que le pays ne s'entoure du "rempart du djihadisme armé" (éditions Casbah 2013). Au demeurant, l'orateur a levé le voile sur les hauts faits d'armes de l'émigration qui demeure "l'authentique école du militantisme mais qui reste à écrire, eu égard à la mort d'Aït Mokhtar passée sous silence", a précisé Ali Haroun. Et de marteler : "Les historiens algériens doivent corriger l'injustice faite aux militants de la Fédération de France du FLN."

Louhal Nourreddine


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)