Algérie - Revue de Presse



Après la France, qui avoue avoir investi 144 millions d?euros en Algérie, c?est au tour de la Turquie qui annonce avoir placé 800 millions de dollars au pays de l?Emir Abdelkader. Un rapide comparatif entre l?apport financier de ces deux puissances indique que la Turquie a beaucoup plus investi que la France, probablement parce que les Ottomans sont restés plus longtemps ici que les Gaulois. Resteraient alors les Libanais, descendants des Phéniciens, les Scandinaves, enfants des Vandales, et les Italiens, survivances des Romains, pour compléter la gamme des investissements et boucler la boucle du passé. Il y a dans les déplacements du président Bouteflika et ses retours-bilans (« Je suis rentré les mains vides » ou au contraire : « Tout va bien, j?ai eu mon chèque ») quelque chose d?historique ou plutôt de contre-historique. L?Algérie a été pillée, il est logique que les anciens colonisateurs fassent un geste de réparation, de préférence en dollars. Même l?Arabie Saoudite, fille voilée des tribus du Hedjaz qui ont envahi l?Algérie, a beaucoup investi ici, même si, au départ, elle a surtout placé son argent dans d?obscurs mouvements fondamentalistes qui n?ont pas aidé au progrès. Mais en tout état de cause, si chaque ex-colonisateur investissait ici en fonction du temps qu?il y est resté, peut-être que l?Algérie pourrait gagner ce qu?elle a perdu en nuits coloniales, en retards civilisationnels et en déstructurations de toutes sortes. Cette vision angélique de « La revanche de l?histoire le retour II » possède un défaut : l?Amérique, qui détient de grosses parts d?investissements dans les hydrocarbures algériens, n?a jamais colonisé ce pays. Un chômeur de Hassi Messaoud répondrait que l?Amérique est plus intelligente que ça : au lieu de réparer une colonisation a posteriori, pendant qu?elle investit, elle colonise. C?est historiquement inattaquable.

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