Algérie

L'exportation hors hydrocarbures attendra



Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Zouheir Benslim, s'est montré très pessimiste quant au développement des exportations algériennes à l'extérieur. Benslim a laissé entendre hier, lors de son intervention au débat sur l'exportation hors hydrocarbures, au forum d'El Moudjahid, qu'il n'y a pas de volonté politique claire pour booster les exportations algériennes ni vers le Sud ni vers le Nord. Le conférencier a affirmé qu'il vient de participer au énième débat sur les exportations hors hydrocarbures sans voir aucun changement. Pis, pour Benslim, il y a de moins en moins d'entreprises qui s'intéressent aujourd'hui à l'exportation. «Il faut savoir que le nombre des exportateurs est passé de 280 entreprises algériennes exportatrices dans les années 80 à 40 seulement en 2010». Les gestionnaires d'entreprises ne veulent plus exporter. Ils préfèrent l'importation qui est moins compliquée que l'exportation. Il dira que « dans le contexte actuel, il faut être fou pour aller vers l'exportation ». Le président d'Anexal préconise des décisions volontaristes claires de la part des autorités pour encourager les entreprises à exporter. « C'est clair, les importateurs algériens n'abandonneront pas l'importation au profit de l'exportation sauf dans le cas où ils trouveront leurs comptes dans l'exportation ». Le président de l'association des exportateurs plaide pour des mesures incitatives au profit des exportateurs et de définir une stratégie pour l'exportation algérienne car, selon sa conception des choses, «quand on n'a pas d'objectifs, on ne risque pas de les atteindre».

 Pour sa part, le président du conseil consultatif de la PME-PMI, Zaïm Bensassi, a mis l'accent lors de son intervention sur la faiblesse des exportations algériennes par rapport aux pays voisins. Mais pour lui, avant de parler d'exportation, il faut parler d'abord de production. «On ne peut rentrer dans une logique d'exportation, alors qu'on n'arrive même pas à développer notre production nationale», a-t-il déploré, jugeant prématuré de parler d'exportation. Et d'ajouter qu'«il faut réorienter aujourd'hui le débat et nos actions vers la mise à niveau de nos entreprises, notamment la mentalité de nos gestionnaires d'entreprises ». Il faut également, selon Bensassi, soutenir la première phase de la stratégie industrielle. «Le développement industriel est la locomotive qui ouvrira le champ à la promotion des produits locaux, notamment dans le domaine de la sous-traitance »

 Bensassi a recommandé le recensement des PME-PMI, des statistiques fiables sur les entreprises productrices et exportatrices. «On parle d'une centaine d'entreprises exportatrices qui exportent généralement de la matière première et non des produits finis, mais il n'y a pas de chiffres exacts sur les entreprises qui produisent et qui exportent», a-t-il indiqué, en précisant qu'on ne peut pas parler de stratégie et on ne peut tracer des actions tant qu'il n'y a pas de visibilité.


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