Algérie - Revue de Presse

L?existence d?une filière irakienne avérée


Trois islamistes français, engagés parmi les rebelles irakiens et capturés par l?armée américaine, sont détenus en Irak depuis novembre, ont confirmé le Quai d?Orsay et les autorités de Baghdad. « Deux parmi eux ont admis qu?ils sont venus faire le djihad contre les Américains (...) Ils seront jugés en Irak », a déclaré Bakhtiar Amine, ministre irakien des Droits de l?homme. A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hervé Ladsous, a souligné que Paris savait « actuellement très peu de choses sur ces personnes, notamment sur la façon dont elles ont été arrêtées, et sur les charges qui pourraient peser sur elles. » Les trois hommes semblent être venus en Irak par une filière que la justice française vient de démanteler, selon le journal Le Figaro qui a révélé l?information vendredi. Ils auraient été capturés au moment de l?offensive des troupes américaines contre la ville de Falloudjah, à une cinquantaine de kilomètres à l?ouest de Baghdad. Deux d?entre eux, Chekou Diakhabi, 19 ans, et Peter Chérif, 22 ans, appartiennent au groupe du XIXe arrondissement de Paris, démantelé, la semaine dernière, par la Direction de la surveillance du territoire. Le troisième combattant, âgé de 20 ans n?a pas encore été identifié formellement. Thamer Bouchnak et Cherif Kouachi, tous deux âgés de 22 ans, devaient se rendre à leur tour en Irak. Ils s?apprêtaient à s?envoler vers la Syrie pour gagner l?Irak, quand la police a démantelé cette « filière irakienne » du XIXe arrondissement de Paris par laquelle une dizaine de jeunes Français ont déjà transité. C?est dans des mosquées parisiennes que les deux jeunes gens font la connaissance de Farid Benyettou, 23 ans, soupçonné d?être le recruteur du réseau. Farid Benyettou est le beau-frère de Youcef Zemmouri, membre d?un réseau logistique du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), démantelé en mai 1998 à la veille de la Coupe du monde de football en France. Trois autres Français, morts en Irak, seraient passés par cette cellule. Il s?agit de Redouane El Hakim, tué en Irak dans la nuit du 17 au 18 juillet 2004 à Falloujah, Tarek Ouinis et Abdelhalim Badjoudj. Le parquet de Paris avait ouvert en septembre 2004 une information judiciaire sur l?éventuelle existence d?une filière organisée visant à envoyer en Irak des combattants islamistes. Cette enquête, qui devait viser des faits « d?association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », fait suite à des rapprochements réalisés par les services de renseignements français entre des informations résultant de dossiers judiciaires existants. La présence en Irak de combattants intégristes recrutés en France a déjà été évoquée. Le 1er novembre 2003, le New York Times faisait état d?une filière Française vers l?Irak. Fin décembre 2004, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) identifiait cinq Français présents en Irak : Boubakeur El Hakim, en prison à Damas depuis août, Redouane El Hakim, décédé le 17 juillet, Tarek Ouinis, décédé le 17 septembre, Abdel Halim Badjoudj, mort lors d?un attentat-suicide le 20 octobre, et enfin Fawzi D., désigné comme l?émir d?un groupe d?une vingtaine de combattants à Falloujah. Selon des chiffres communiqués par la CIA aux services de renseignement occidentaux, 40 étrangers auraient été recensés parmi les 2000 prisonniers arrêtés à Falloujah lors des combats de novembre, qui auraient fait 2200 morts, côté irakiens. Les officiers américains estiment toutefois que des combattants pourraient avoir dissimulé leur véritable origine. Ces volontaires seraient, d?après les services secrets, entre 1000 et 2000, le plus souvent originaire de Jordanie, de Syrie, d?Arabie Saoudite, du Yémen et du Koweït.



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