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L'ex-P-DG de la Cnan reste en prison



L'ex-P-DG de la Cnan reste en prison
Le procès d'Ali Boumbar, ancien P-DG de la Cnan en détention préventive depuis mars 2012, a été encore renvoyé hier et ses avocats ont décidé de se retirer après le 28e rejet de la demande de liberté provisoire introduite par le collectif de défense.Ses avocats l'avaient presque prédit la veille : le procès de l'ancien P-DG de la compagnie nationale de navigation (Cnan), Ali Boumbar, en "détention préventive" depuis mars 2012, soit 53 mois, a été, une fois de trop, renvoyé, hier, au tribunal de Sidi-M'hamed, par le juge de siège du pôle judiciaire spécialisé du Centre, au 21 septembre prochain.Ce juge, qui rentrait de vacances a, du coup, rejeté la demande de liberté provisoire formulée, pour la énième fois, par le collectif de défense de l'accusé.Ce dernier doit ainsi purger au moins un mois supplémentaire. Toujours sous mandat de dépôt ! Du banc des accusés, M. Boumbar, âgé de 70 ans, mine défaite, n'a pu qu'esquisser un regard triste envers ses proches et quelques-uns de ses anciens collègues, présents dans la salle d'audience. Le renvoi du procès a été prononcé d'emblée par le juge mettant en avant un manque de documents à produire dans le cadre du complément d'informations qu'il avait demandé lors des deux précédentes audiences, l'une tenue le 10 juin 2015 et l'autre le 13 juillet 2016.Ce complément d'informations, demandé donc par deux fois, a été contesté par les avocats de cet ancien cadre de la Cnan. "Je ne me souviens pas avoir vu un juge demander deux compléments d'information", s'indigne, lors de sa longue plaidoirie, Me Miloud Brahimi qui mettra à exécution sa menace, exprimée la veille, de se retirer de cette affaire, aussitôt le rejet de la demande de liberté provisoire annoncé par le juge, pour la 28e fois.Une décision partagée par le deuxième avocat de M. Boumbar, Me Djamel Belloula, alors que le troisième avocat formant le collectif, à savoir Me Khaled Bourayou, occupé par une autre affaire, n'était pas présent à cette audience. Par documents à produire dans le cadre du complément d'information demandé, le juge faisait allusion à des documents liés à un contrat "non conforme aux lois de la République", chef d'inculpation retenu contre l'accusé, outre la "dilapidation" de derniers publics, et "le trafic d'influence". L'affaire remonte à 2007. Le contrat invoqué par la justice concernerait la privatisation de l'une des filiales de la Cnan.Néanmoins, ce contrat a été, avant son exécution, bel et bien adopté par le Conseil des participations de l'Etat et par le Conseil des ministres. D'où le raisonnement logique de Me Belloula, jugeant que ce dossier devait être tranché par la commission de contrôle des opérations de privatisation et jamais par la justice. Me Belloula met en avant l'article 26 de la loi sur la lutte contre la corruption.Cela d'autant plus que, rappellent les deux avocats, la demande du procureur de la République tendant à "criminaliser" cette affaire a fait l'objet d'un rejet de la Cour suprême depuis le 20 novembre 2014. L'affaire ayant été déjà déclarée "non criminelle" par le juge d'instruction et par la chambre d'accusation. Qu'à cela ne tienne, Me Belloula et son confrère Me Brahimi ont, tout le long de leur plaidoirie, mis l'accent, notamment, sur la détention préventive de leur client, dépassant de loin les délais requis par la loi pour le jugement de cette affaire qui n'a rien de criminel. "Il n'est ni trafiquant ni malfaiteur, encore moins criminel pour qu'il reste autant d'années (4 ans et demi) en détention provisoire, soit plus de la moitié de la peine requise dans l'article 29 de la loi sur la lutte contre la corruption, pour ce genre d'affaires économiques. C'est une détention illégale !", s'est exclamé devant le juge et le procureur de la République, non sans rendre, diplomatiquement, hommage au juge qui, faute d'arguments valables, tarde encore à trancher cette affaire et encore moins à condamner l'accusé.Me Brahimi ne manque pas de demander au juge : "Comment se fait-il que cette affaire soit clôturée à l'instruction avant que tous les éléments ne soient collectés '" En ce sens qu'il rappelle au même juge que s'il n'avait pas encore condamné M. Boumbar, c'est qu'il a "conscience" qu'il est face à un dossier "humiliant, scandaleux" pour la justice algérienne. Farid Abdeladim



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