Algérie - A la une

L'éternel grain de sable



Le transport public de voyageurs, notamment dans les grandes agglomérations urbaines du pays, hérite encore de tares que l'on croyait révolues. Bien des années après l'ère des J5 acquis dans le cadre de l'Ansej, ou encore plus récemment les bus Toyota et autres autobus portant badge de la glorieuse Entreprise nationale de véhicules industriels Snvi, acquis par le privé, sont loin de faire honneur au transport de voyageurs. En effet, la notion de service public manque cruellement à ce secteur, notamment dans les grandes villes, où, dès le soir tombé, les quais sont vides de monde. Et pour cause: les transporteurs décrètent la fin des rotations des véhicules vers les coups de 18 heures tapantes. Cette brutale rupture du service introduit immanquablement une discrimination entre ceux qui peuvent s'offrir le luxe de rentrer tard chez eux et ceux qui en sont privés. C'est dire la gravité de la chose face à ce phénomène bien national et qui remet en cause jusque la notion d'égalité...La désertion du service par les transporteurs, venus, souvent, par intrusion, dans un créneau, censé être rigoureusement balisé par un règlement draconien, se fait par ailleurs sentir à quelques autres occasions. Notamment lors des grandes fêtes religieuses, sinon jours fériés qui voient galérer sous les abri bus, hiver comme été, des citoyens, qui en famille, qui en solitaire, en faisant le pied de grue dans l'attente d'un hypothétique passage de bus privé. C'est que la notion de continuité de service est royalement bafouée par certains propriétaires d'autocars qui s'improvise, depuis près de deux générations, transporteurs. À croire que le transport privé de voyageurs s'inscrit, toute honte bue, dans l'informel. Les prestations offertes en termes de ponctualité et de respect des passagers sont loin d'être à la hauteur des attentes des citoyens. Ces entorses aux règles les plus élémentaires de qualité de service à laquelle a droit tout individu constituent l'éternel grain de sable dans l'engrenage de la mécanique du transport national. En effet, gagner le centre urbain à partir des périphéries demeure un vrai parcours du combattant pour nombre de nos compatriotes qui espère voir ce mode de transport davantage régulé à l'avenir. Certes, l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin. Ainsi, l'Algérien a fini par s'habituer aux trains qui n'arrivent pas à l'heure, du moins sur certaines lignes ferroviaires de la proche banlieue. Face à ces couacs, nombreuses sont les familles algériennes à privilégier les déplacements en voiture, aussi courts fussent-ils. Rappelons ici que l'anarchie qui règne dans les transports en commun a été maintes fois dénoncée. Une anarchie qui a fini par trouver son lit dans l'absence de contrôle, d'organisation et de professionnalisme. Dans tous les cas, le citoyen se trouve livré au diktat des transporteurs qui lui imposent des temps d'arrêts interminables sous le fallacieux prétexte de faire le plein de voyageurs... Si le statu quo profite à une sorte de gabegie admise et banalisée par tous, l'environnement évolue toutefois en faveur du maillon faible qu'est le voyageur. Ce dernier, peut finalement recourir à des solutions alternatives pour fuir, le cas échéant, cette maltraitance chronique. Citons les transporteurs VTC, le tramway et le métro qui proposent un service qui va jusqu'aux heures indues.





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