Algérie - A la une

"L'été chaud" des algériens




35 wilayas ont connu le changementC'est au moment où l'on s'attendait à une longue phase d'hibernation de la classe politique, des institutions et de la société après un Ramadhan harassant, que la noria s'accélère.Cest sur les chapeaux de roue que sont entamées les grandes vacances. Le vaste mouvement des walis et des secrétaires généraux de wilayas, le surprenant lifting gouvernemental et surtout les changements au niveau des services de renseignements ont fait frémir le pays tout entier. Incrédules, suspicieux, les Algériens suivent ces changements comment un signe de malaise au sommet donnant lieu à des spéculations les plus sombres, aux rumeurs les plus folles et aux analyses les plus farfelues.Dans cette littérature de la rumeur servie à profusion en l'absence d'une communication officielle intelligente et transparente, on y trouve de tout et pour tous les goûts, y compris pour ceux qui applaudissent des deux mains l' «arrivée imminente d'une terrible crise qui va balayer l'Algérie jusque dans son existence sur la planète terre!».Il ne reste donc plus qu'à préparer la mise en terre de ce pays de toute façon condamné par contumace. N'est-ce pas que c'est tomber dans l'exagération de ce discours' Cependant, il faut reconnaître que les lendemains ne seront pas aussi opulents. L'Algérie subit un affaissement de ses recettes pétrolières et s'apprête à une gestion de rigueur.Cette démarche appelle des solutions consensuelles pour dissiper ce brouillard qui imprime un climat délétère aussi à la scène politique et sociale. Dans ce charivari, il faut un chef d'orchestre pour régler une symphonie qui déraille. Entre le FCE, le gouvernement et l'Ugta, on se refile la patate chaude. Suggérant une réduction dans les subventions, le patron du FCE, Ali Haddad doit clarifier sa position quand il suggère au gouvernement de revoir certaines subventions.De même le gouvernement doit dire la vérité aux Algériens et surtout expliquer sa démarche. La dernière mesure prise pour résorber l'informel souffre d'un manque criard de communication, d'assurance et de garanties envers les détenteurs de ces fonds que cherche le gouvernement. Ou alors s'agit-il tout simplement de blanchir les pontes du régime qui ont accumulé des fortunes durant les années fastes du pétrole à 150 dollars' Si le gouvernement se dérobe, le FCE se place en tant que force de proposition, l'Ugta risque d'encaisser le coup. On a mis le mouchoir sur trop de problèmes et on a fait trop de promesses aux populations. L'on s'interroge alors: que va-t-il se passer à la rentrée' Aux aguets, l'opposition redoublera de férocité face à un pouvoir qui ne peut plus s'offrir le luxe de faire cavalier seul. Au plan politique, c'est l'avant-projet de la révision constitutionnelle qui enflammera la scène. Ce projet requiert un consensus national sans lequel sa validité sera tronquée. C'est justement le clou de l'opposition qui remettra sur la table sa sempiternelle transition démocratique. Il faut donc s'attendre à des débats violents au sein de l'assemblée.Au plan social, la facture est bien garnie pour M.Sellal. La première contrainte est la chute des prix du baril qui se poursuit, engendrant la fonte des recettes pétrolières. Cette chute va-t-elle extraire le gouvernement de sa nonchalance'L'Exécutif doit s'ingénier à trouver le moyen de faire accepter des mesures douloureuses à une population qui a pris le goût des dépenses. N'ayant pas profité de l'embellie financière pour booster les exportations hors hydrocarbures et réduire la tendance boulimique des importations, le gouvernement se retrouve à puiser dans le Fonds de régulation des recettes (FRR).Mais jusqu'à quand' Il faut s'attendre à ce que les différentes corporations qui ont mis en veilleuse leurs revendications se réveillent. Les enseignants des différents paliers n'ont pas encore soldé leurs comptes, ceux du supérieur grognent toujours et se feront entendre avec une rentrée universitaire houleuse avec en prévision un large déficit de places pédagogiques.Que dire alors du secteur économique dont la colère a été jusque-là contenue par les promesses du 87 bis qui tarde à venir' Avec une pareille escadrille de problèmes, le gouvernement Sellal n'aura pas une rentrée facile.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)