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«L'Etat n'a pas à être promoteur de spectacles»



«L'Etat n'a pas à être promoteur de spectacles»
La ministre de la Culture, Nadia Labidi, a rencontré, jeudi dernier à la Bibliothèque nationale du Hamma, les acteurs de la scène musicale dans le cadre des rencontres organisées durant ce mois de Ramadhan avec les divers domaines du monde culturel.L'assistance était nombreuse pour cette rencontre avec le monde de la musique représenté par quelques personnalités aussi diverses que Sid Ahmed Serri, Cheb Toufik, Amine Kouider, Abderrahmane Djalti, Hamidou, Reda Doumaz? Les préoccupations étaient certes contrastées selon les divers genres et milieux musicaux, mais il en est ressorti quelques tendances lourdes. Les réclamations ont surtout tourné autour des inégalités dans la programmation pour les spectacles, festivals et autres semaines culturelles organisés par le ministère en Algérie ou à l'étranger.Les artistes ont pointé du doigt les cercles de connaissances qui jouent plus que la valeur artistique dans la sélection des participants. D'aucuns ont appelé à ce que tous les artistes aient leur chance de se produire. Le chanteur Hamidou est allé de sa diatribe, appelant à «cesser le gaspillage» de l'argent public dans des programmations inintéressantes. Il a également appelé à responsabiliser les directeurs de la culture au niveau des wilayas afin de communiquer plus efficacement et de drainer le public lors des tournés.Nadia Labidi a abondé en ce sens en prônant d'investir dans la ressource humaine, ajoutant qu'on ne pouvait plus escompter les gros budgets des dernières années. «L'Etat n'a pas à être promoteur de spectacles», a martelé la ministre. Elle a également réitéré l'appel à la création d'une Ansej de la culture, confirmant ainsi le cap sur la privatisation du secteur. Concernant les festivals, les intervenants, et particulièrement ceux issus de la musique classique algérienne à l'instar de Nouredine Saoudi ou Fazilet Diff, ont appelé à séparer le côté festif de l'académique, rappelant l'urgence de la mise en valeur des recherches sur le patrimoine musical algérien.Une rencontre autour du patrimoine a d'ailleurs été annoncée par la ministre, sans fixer de date pour le moment. Sur le plan de la formation, on a souligné les faiblesses de l'Institut national supérieur de musique tant au plan de la qualité de l'enseignement que du recrutement des étudiants qui valorise le diplôme et non les connaissances et l'intérêt pour la musique. N. Saoudi le décrit comme une voie de garage pour des bacheliers qui n'ont pas le niveau pour accéder aux branches de leur choix.L'un des rares points positifs relevé par la majorité des artistes est le travail effectué par l'Office des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA) qui ?uvre non seulement à rémunérer les artistes et ayants droit, mais aussi à encourager les jeunes talents et accompagner les projets artistiques. Son directeur, Sami Benchikh El Hocine, a d'ailleurs annoncé que Google (propriétaire du site Youtube) a effectué un premier versement des redevances suite à l'accord signé en juin dernier.


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