Algérie - Revue de Presse


Si pour les économistes, la fin du Ramadhan signifie surtout la reprise de la croissance, pour les commerçants, elle représente la fin des bénéfices faciles. Pour les religieux, c?est la fin de la piété de façade, où les bars sont fermés, les filles pudiques et les boîtes de nuit silencieuses. Pour les investisseurs étrangers, c?est la fin de la glaciation, pour les mendiants la fin de la générosité de la population et pour les amants la fin de la traversée en solitaire. C?est pour les bureaucrates, que rien ne change, la mollesse et la paresse de rigueur résistant à toutes les saisons, tel un virus mutant qui se joue des antibiotiques. Mais c?est surtout pour les pauvres que la fin du Ramadhan ne change pas. Après un mois de privations, onze mois de privations vont succéder. Avec les prix pratiqués à l?année sur les viandes, le logement ou les loisirs, on se demande comment n?ont-ils pas été tentés par le suicide collectif. Il n?y a pourtant pas qu?eux à se plaindre du coût de la vie. Pour les classes moyennes, il est aberrant de constater qu?avec une simple conversion aux taux actuels, un kilogramme de viande hachée est finalement aussi cher à Oran qu?à Londres. Un logement aussi cher à Alger qu?à Lisbonne, un billet d?avion pour Béchar plus cher qu?un vol de Paris vers Barcelone et un dîner dans un bon restaurant aussi cher à Annaba qu?à Berlin. L?Algérie est un pays qui a tout l?air d?un pays riche. Il y a de l?argent, des commerces florissants, des ressources, de belles voitures sur les routes et des villas somptueuses sur les hauteurs, le tout payé en liquide. Pourquoi tout est si cher alors que la majorité est si pauvre ? Un économiste dirait qu?il y a comme de l?eau dans le gaz. Mais il y a du gaz. Mais il y a de l?eau. Mais il n?y a pas de barrages. Mais il y a du pétrole. Que manque-t-il finalement ? Du solide. Une économie solide.





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