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L'état de Palestine au stade de la consécration


L'état de Palestine au stade de la consécration
L'année 2015 pourrait bien être celle de la Palestine. Ces derniers mois, la diplomatie internationale semble avoir pris réellement conscience que la communauté internationale ne peut plus se permettre d'attendre plus longtemps pour s'attaquer sérieusement au règlement du conflit israélo-palestinien. Un temps plus que suffisant a été accordé aux négociations de paix entre les deux parties, sans autres résultats que de déboucher inévitablement sur une impasse. Le constat d'échec qui est fait en Europe est sans appel. Israël ne veut pas d'une solution qui ne soit pas basée sur ses conditions. Concrètement sur la poursuite de l'occupation de la Cisjordanie et de son refus de se retirer derrière les lignes de l'armistice de 1967. Il fallait, par conséquent, mettre l'Etat d'Israël devant ses responsabilités et vite. Une telle décision, l'Union européenne l'a courageusement envisagée. La méthode consiste à mobiliser la classe politique européenne, toutes tendances confondues, derrière le projet de reconnaissance de l'Etat de Palestine. A son tour, le Parlement portugais a voté, vendredi, une motion par laquelle il demande au gouvernement de reconnaître l'Etat de Palestine. C'est une réponse de plus en Europe à l'appel lancé depuis Ghaza, le mois d'octobre dernier, par la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, invitant les 28 à prendre leurs responsabilités envers la Palestine. La série d'initiatives engagées depuis quelques semaines par leurs collègues irlandais, britanniques, espagnols et français laisse supposer que le consensus se dessine en Europe pour que la Palestine devienne bientôt le 194e Etat membre des Nations unies. Certes, il reste encore des obstacles avant d'atteindre cet objectif, notamment celui de convaincre les Etats-Unis, allié traditionnel d'Israël, de ne pas user de son droit de veto et empêcher la communauté internationale de s'acquitter de sa dette historique envers le peuple palestinien. En réalité, quelle que soit la réaction de Washington à la lettre que le président Mahmoud Abbas doit présenter, le mois prochain, à l'Onu, réclamant l'adhésion de plein statut de son pays, il est à peu près certain que cette démarche sera une nouvelle grande victoire politique, sinon juridique, pour la cause palestinienne. Déjà plus de 144 pays reconnaissent la Palestine comme Etat. Ce sont dans leur ensemble les pays arabes, musulmans et du tiers-monde, un fort courant dont l'Union européenne peut prétendre conduire le leadership. La cause palestinienne lui offre l'occasion de pouvoir jouer ce rôle après une longue période au cours de laquelle les Européens avaient perdu le sens de l'initiative sur les grandes questions qui conditionnent la paix et la sécurité dans le monde. La situation explosive au Moyen-Orient où le radicalisme religieux est en train de prendre pied durablement s'explique en grande partie par la passivité observée par le monde occidental face aux crimes contre l'humanité commis par Israël en Palestine. Aussi, comme l'a affirmé Mme Federica Mogherini, « le moment est venu » pour que soit réglé le problème de la Palestine. Benyamin Netanyahu peut encore jouer sur l'Irak et la Syrie pour paralyser la nouvelle dynamique en faveur de la création de l'Etat de Palestine. Il peut toujours planifier des conflits armés à Ghaza et en Cisjordanie, multiplier les colonies et réprimer violemment les protestations populaires contre la spoliation des terres arabes. Or, cette stratégie vieille de plus de 60 ans a vécu. L'Europe ne veut plus attendre qu'Israël se décide enfin à signer un accord de paix avec les Palestiniens sur la création de deux Etats, et le retour aux frontières de 1967. Cette solution risque, en effet, de ne jamais voir le jour s'il fallait compter sur un changement d'attitude chez Netanyahu. La solution est aux mains du président Mahmoud Abbas qui a su occuper le terrain diplomatique et mettre Israël au pied du mur, et faire bouger l'appareil diplomatique mondial.


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