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L'espace urbain, terrain d'affrontement entre francophones et arabophones



L'espace urbain, terrain d'affrontement entre francophones et arabophones
«Si vous partez à l'étranger et que vous ne trouvez que des noms de plaques en chinois, en japonais ou en grec, vous n'y comprendrez rien. C'est la même chose pour ceux qui disent que les plaques devraient être écrites uniquement en arabe. L'amalgame qui est fait c'est que lorsqu'on écrit en caractère latin, on a l'impression qu'on écrit en français, ce qui est complètement faux».Brahim Atoui, toponymiste et chercheur, se veut avant tout pragmatique. Il n'est pas question d'arabe ou de français dans les plaques de rue mais de «caractères arabes » et de «caractères latins». Il se désole du fait qu'une loi sur la toponymie, datant de 1981, ait été jetée aux oubliettes à cause d'une critique selon laquelle il s'agissait d'une loi visant à «arabiser» l'espace public. «C'était une opération purement technique en adéquation avec les recommandations des Nations unies qui, par manque d'explication, a été sous la cible de critiques, à tort, pour cause d'arabisation», souligne-t-il, précisant qu'il s'agissait «de redonner aux villes leurs noms originels et de les transcrire en caractère latin. Cela a été assimilé à une forme d'arabisation. Il s'agissait d'écrire Wahran au lieu d'Oran qui est un exonyme. Ce sont les Français qui ont décidé d'appeler la ville Oran ou Alger, tout comme ils ont voulu nommer «Allemagne» alors qu'il s'agit en réalité de «Deutschland». La polémique a été telle que la loi a été abandonnée». Par ailleurs, l'expert du Crasc ne comprend pas les raisons pour lesquelles les «zanka», «houma», «derb», toujours utilisées au Maroc, ont été abandonnés au profit des «rues», des «avenues» et des «boulevards». «Le problème, dit-il, est qu'on ne sait même pas les définir, on ne fait pas la différence entre avenue et boulevard.»


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