Algérie - A la une



L'équipe du FLN
Le Front de Libération Nationale jugea nécessaire de mettre en place une organisation sportive qui porte son nom et qui sera son ambassadrice dans les instances internationales. La décision fut donc prise de créer une équipe de football constituée de joueurs algériens évoluant dans le championnat français et un appel fut lancé à ces joueurs pour rejoindre les rangs de la Révolution.Ralliement à la Révolution des joueurs algériensLa création de l'équipe de football du Front de Libération Nationale remonte au printemps de l'année 1958 et plus précisément le 13 avril lorsque fut brusquement annoncé le départ des joueurs algériens évoluant au sein du championnat français, clandestinement vers la Tunisie en passant par les pays voisins. Ce fut un coup décisif pour la police française qui ne s'était douté de rien et un succès pour le FLN en France d'autant plus que ces joueurs faisaient partie des sportifs les plus brillants dans le domaine du football dont certains étaient pressentis pour faire partie de l'équipe nationale française appelée à participer à la coupe du monde de 1958 en Suède. Constitution de l'équipe de football du FLN Après le départ de France des joueurs algériens et à leur arrivée en Tunisie, l'équipe de football du FLN fut constituée et elle eut un écho médiatique important au niveau mondial, d'autant plus que le monde entier suivait attentivement la préparation intense de la coupe du monde. Après sa constitution sous la direction de Boumezrag, l'équipe du FLN entreprit de représenter la question algérienne dans les instances internationales. Elle se déplaça dans de nombreux pays, Tunis, Pékin, Belgrade, Hanoï, Tripoli, Rabat, Prague et Damas et autres capitales du monde où était hissé l'emblème national. L'équipe du FLN participa à 62 rencontres avec un bilan de 47 victoires, 11 matchs nuls et 4 défaites. L'équipe du FLN continua à jouer son rôle sportif militant jusqu'en 1962, date à laquelle elle constitua le premier noyau de l'équipe nationale algérienne.Composition de la glorieuse équipe du FLN :Laaribi-Boumezrag ( Entraineurs)- Boubeker- Zitouni- Defnoune- Makhloufi- Oudjani- Setati- Chabri- Ibrir 1- Ibrir 2- Soukhane 1- Soukhane 2- Bouricha- Oualikene- Amara- Rouai- Bakhloufi- Bourtal- Bouchache 1- Bouchache 2- Kermali- Brahimi- Maouch- Keroum- Doudou- Zouba- Ben Tifour- Mazouza- Hadad- Bouchouk -ElamriSelami( Infirmier).Le sacrifice d'une génération de sportifsDans le monde, on ne connaît pas d'exemple similaire, de sportifs qui ont milité, à leur manière, pour revendiquer le droit d'avoir un pays libre et indépendant. Concernant l'équipe du FLN, le fait était d'autant plus remarquable que nous avions affaire à des joueurs qui étaient à l'aise en France et qui auraient pu tourner le dos à l'appel du FLN pour ne pas briser leur carrière sportive. L'équipe avait été créée en 1958, c'est-à-dire une année où la France sportive avait les yeux tournés vers la Suède où son équipe nationale s'apprêtait à disputer la Coupe du monde. Dans cette équipe de France figuraient des Algériens comme Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Abdelaziz Bentifour et Abderahmane Boubekeur qui ont préféré répondre aux sollicitations du FLN alors qu'une grande carrière sportive s'ouvrait devant eux. C'est au lendemain du Congrès de la Soummam, en 1956, que le FLN prit la décision d'étendre son action au sport. Il avait créé deux grandes organisations de masse comme l'Union nationale des étudiants musulmans algériens et l'Union générale des travailleurs algériens et son souci avait été de mettre en place une équipe sportive, de football particulièrement, qui porte son nom et à travers laquelle il a fait porter son message d'indépendance du pays en profitant de l'aura du sport sur les populations. C'est sous la direction de Mohamed Boumezrag, l'initiateur du projet et du responsable politique, Mohamed Allam, que cette équipe prit naissance en avril 1958. La France s'était réveillée un jour de ce mois pour apprendre qu'un nombre important de joueurs algériens évoluant sur son sol, avait disparu dans la nature. L'organisation pour faire évacuer ces joueurs avait été savamment menée. Ils devaient, dans un premier temps, rejoindre la Suisse puis l'Italie à partir de laquelle ils devaient prendre un bateau pour la Tunisie. Mais ce n'était pas facile et les joueurs avaient dû user de ruse pour détourner l'attention de leurs dirigeants de clubs puis de la police française.D'autres ont pris des risques énormes comme Abderahmane Soukhane, Rachid Mekhloufi et Mohamed Maouche qui étaient, au moment de leur fuite vers la Suisse, sous les drapeaux français et étaient, donc, considérés, comme déserteurs. «Je savais ce que je risquais en répondant à l'appel du FLN, nous a dit Mohamed Maouche. Je jouais au Stade de Reims, le plus grand club français de l'époque et j'effectuais mon service militaire. Lorsque j'ai disparu, un premier groupe de joueurs avait déjà rejoint la Tunisie. C'est, donc, que la police française était sur les dents et nous traquait. C'est Maître Benabdallah qui m'avait chargé de prendre contact avec les derniers joueurs pour prendre le chemin de Tunis. J'avais, ainsi, pu approcher les frères Bouchache, Amara, Oualiken, Bouricha et Kerroum qui avaient tous accepté. Malheureusement, cela s'était mal passé pour moi au passage de la frontière au niveau du poste de Saint Louis-Bâle. Recherché par la police, j'avais été mis aux arrêts». Cela s'était, également, mal passé pour Oualiken et Kerroum, toujours au poste frontière. «Nous n'étions pas recherchés mais on nous avait mis de côté pour vérification, nous a expliqué Mokrane Oualiken. A un certain moment, Kerroum et moi, voyant que l'on prenait trop de temps pour vérifier notre identité, nous avons demandé l'autorisation d'aller vers le café situé en face du poste de police pour nous restaurer. On nous a autorisés à le faire. Assis dans le café, nous nous sommes, alors, aperçus qu'il y avait une porte secondaire qui donnait directement dans le territoire suisse. Nous avons pris notre courage à deux mains et nous nous sommes éclipsés, abandonnant derrière nous nos papiers, nos affaires et notre voiture. Nous n'avons pas fait quelques centaines de mètres que nous avons été arrêtés par une patrouille suisse à laquelle nous avons décliné une identité selon laquelle nous étions des réfugiés politiques.» L'équipe du FLN a disputé 58 matchs entre 1958 et 1962 pour 44 victoires, 10 nuls, 4 défaites, 246 buts marqués et 66 buts encaissés. Sous la pression de la France, la Fifa avait interdit aux fédérations qui lui étaient affiliées de jouer contre elle. Mais de nombreuses nations ont fait fi des menaces de la Fifa et ont accueilli cette équipe. On citera l'URSS (4 matchs contre des clubs), la Yougoslavie (5 matchs contre des clubs), la Tchécoslovaquie (4 matchs contre des clubs), la Roumanie (4 matchs contre des clubs), la Hongrie (4 matchs contre des clubs), la Bulgarie (6 matchs contre des clubs), la Chine populaire (5 matchs contre des clubs), le Nord-Vietnam (4 matchs contre des clubs), le Maroc (7 matchs contre des clubs), la Tunisie (4 matchs contre l'équipe de Tunisie), la Libye (2 matchs contre des clubs), l'Irak (6 matchs contre des clubs) et la Jordanie (3 matchs contre des clubs). Partout où elle était passée, elle avait enthousiasmé les foules et, en elle, le FLN avait trouvé un ambassadeur de tout premier choix. Elle restera à jamais l'image symbole d'une Algérie revendicatrice de son identité et de sa liberté. L'incroyable histoire de l'équipe du FLN, en 1958 Cause directe de la chute de la IVème République et de l'avènement de la Ve sous la présidence du général de Gaulle, la guerre d'Algérie n'a pas épargné le football français.







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