L’épisode des MIG défectueux n’aura été qu’un nuage d’été

L’Algérie commande 24 avions de combat à la Russie L’Algérie ne semble plus fâchée avec son fournisseur traditionnel de l’armement à savoir la Russie. Pour cause, une commande ferme de 24 avions d’entraînement et de combat IAK-130, sera réceptionnée à Alger «avant la fin de l’année» en provenance du constructeur russe Irkut. C’est du moins ce qu’a révélé son directeur général, Oleg Demtchenko, en marge du salon mondial de l’aéronautique qui ferme ses portes, aujourd’hui même, à Farnborough, dans la banlieue de Londres. Le holding aéronautique russe Irkut mène, en effet, des négociations sur l’exportation de l’avion d’entraînement et de combat IAK-130 vers la Grèce, la Malaisie, l’Algérie et d’autres pays, a annoncé son patron. «Nous menons des négociations avec la Grèce, la Malaisie et l’Algérie. Au total, l’Algérie recevra 24 avions de ce type avant 2009", a indiqué M. Demtchenko au salon aéronautique qui s’est ouvert, lundi dernier, à Farnborough, près de Londres. De son côté, Alexandre Mikheïev, directeur général adjoint de l’agence russe d’exportation d’armements «Rosoboronoexport» a affirmé que son pays, la Russie, est «prêt» à exporter ses chasseurs polyvalents de génération «4++ Sukhoi-35» en Inde, en Malaisie et en Algérie. «L’Algérie, la Malaisie et l’Inde sont nos partenaires. Nous leur proposerons le chasseur Su-35 tout en respectant nos engagements actuels, s’ils souhaitent acheter nos nouveaux appareils», a-t- il précisé à la presse en marge du même salon aérospatial international. En faisant son «offre de service», Alexandre Mikheïev, a longuement loué les performances du nouvel appareil russe. Ce chasseur «polyvalent modernisé Su-35» utilise une technologie de cinquième génération, d’après lui. Equipé du nouveau radar à réseau actif à phases (FAR), il constitue la base du système de commande des armements du Su-35. Pour Alexandre Mikheïev, les performances du chasseur, en termes de portée et de nombre de cibles suivies, sont tout simplement «uniques». Cette annonce survient au moment où le groupe russe envisage d’augmenter ses exportations d’armements et de matériels militaires. Son directeur général, Anatoli Issaïkine, a déclaré que son organisme «élargit toujours le volume de ses livraisons d’armes». Le bénéfice réalisé en 2007 avait atteint 6,1 milliards de dollars contre 3 milliards de dollars en 2000. Tout en indiquant qu’aucun pays ne connaît des taux de croissance aussi importants dans le domaine militaro technique, M. Issaïkine pense «qu’en 2008, nous pourrons dépasser ces indices», d’après le quotidien Rossiïskaya Gazeta. Et de préciser que l’Algérie figure en tête des principaux pays importateurs d’armes russes aux côtés de l’Inde, la Chine, le Venezuela, l’Iran, l’Egypte, la Malaisie, le Vietnam, le Kazakhstan et la Syrie. Ces opérations de charme des constructeurs russes de l’armement prouvent au moins que l’épisode des MIG défectueux n’était qu’un nuage d’été. Il y a lieu de signaler que plus de 1.500 exposants de 39 pays participent jusqu’à aujourd’hui au Salon aéronautique britannique qui fête ses 60 ans en 2008. Ce salon, un des principaux carrefours de l’aéronautique mondiale, se tient tous les deux ans en alternance avec le salon du Bourget (France). Parmi les exposants russes, on note la présence des constructeurs d’avions militaires et civils russes, parmi lesquels MIG, Sukhoï, Irkut et Iliouchine. Le volume annuel du marché international des armements est évalué, selon les données de «Rosoboronoexport» à 45-50 milliards de dollars. La production militaire se trouve parmi les cinq marchandises qui «s’écoulent le mieux» après le gaz, le pétrole, les métaux ferreux et non-ferreux. Amine Makri