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L'envolée des prix persiste à la veille de l'Aïd



La hausse des prix des produits alimentaires de base enclenchée dès avant le mois de Ramadhan persiste encore au cours de la dernière semaine du mois sacré. C'est ce qui ressort de notre tournée, hier à travers les marchés d'Alger. Si la hausse de la mercuriale a été jugée au départ de conjoncturelle, avec les promesses d'une accalmie du marché de la consommation et au retour à des prix abordables, il n'en est pourtant rien, à quelques jours de l'Aïd.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Pis encore, les consommateurs rencontrés se projettent déjà sur les jours à venir et redoutent d'autres flambées des prix, voire des pénuries durant les deux jours de l'Aïd et même après. À ce sujet, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans se montre plutôt rassurant, annonçant la mise en place d'un calendrier de permanence des commerçants afin de répondre aux attentes de la clientèle, contrairement aux années précédentes.
Hadj Boulanouar dira que les directeurs du commerce programment l'ouverture de 30 000 commerces de produits de consommation à travers le pays. Mais le président de l'ANCA révèle que le problème de la rareté des produits connue chaque année à l'occasion de l'Aïd réside du côté des agriculteurs qui se permettent de prendre quelques jours de congé au détriment des attentes des consommateurs. Mais pour l'heure, malgré les promesses des autorités et des organisations syndicales, la mercuriale bat son plein au niveau des marchés des fruits et légumes visités hier dans la capitale. Le prix du kilo de poulet oscille entre 400 DA et 440 DA, la tomate affichée à 120 DA, la pomme de terre entre 80 DA et 90 DA. Et si la sardine a battu tous les records les jours précédents, hier, elle était carrément indisponible. Et si le président de l'ANCA parle de baisse sensible enregistrée ces derniers jours comparativement à la flambée insurmontable connue au début du mois sacré, la ménagère, en revanche, s'en plaint toujours. « La flambée des prix des légumes et fruits de saison est toujours présente dans les marchés », témoigne un client habitué du marché de Belouizdad. Il déplore, à l'occasion, les engagements pris pour la préservation du pouvoir d'achat des consommateurs, annoncés mais non tenus par l'association des consommateurs et par les pouvoirs publics, estime le même témoin. Et si l'on se réfère aux règles de l'offre et de la demande qui régissent le marché, Mustapha Zebdi estime que le manque d'approvisionnement des marchés de gros et de détails à l'approche du mois sacré est à l'origine de la hausse des prix, et même de pénurie de certains produits agricoles frais. Le président de l'ANCA, pour sa part, renvoie le problème aux conditions climatiques qui ont perturbé les exploitants agricoles qui n'ont pas réussi à récolter leur production avant et au cours des premiers jours du mois de Ramadhan. Mais parmi certains pères de famille questionnés, il s'avère que les courses dans la périphérie de la capitale offrent de meilleures opportunités, avec des prix largement concurrentiels. C'est ainsi qu'on nous rapporte que la tomate est accessible à 80 DA le kilo, la pomme de terre à 70 DA, le poulet à 390 DA à Bachdjarrah. Et c'est dans le même sens qu'abonde Tahar Boulanouar, en citant les opportunités qu'offrent les marchands ambulants dans les cités et quartiers.
Ahmed nous confie avoir boycotté les marchés couverts d'Alger durant le mois sacré, et s'est orienté vers les marchés improvisés en dehors de la capitale, citant Aïn Benian, la route menant à Hamiz, ou encore aux abords des routes du littoral Est d'Alger. « Je programme des sorties en famille tous les week-ends pour faire mes courses, depuis que le marché a subi la flambée inattendue des prix », lâche-t-il.
Une autre personne questionnée sur le même sujet assure que la périphérie de la capitale offre des prix largement attractifs pour remplir le couffin et à coût moindre.
C'est ce qui confirme les inquiétudes des clients rencontrés au marché de Belouizdad, au marché Réda-Houhou (ex-Clauzel) du centre d'Alger ou au marché Ali-Mellah. Dans leur majorité, ils s'accordent à qualifier d'insoutenable l'envolée des prix des produits de large consommation connue cette année, contrairement aux années précédentes.
A. B.
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