Algérie

L’Emir Khaled




Premier nationaliste et premier patriote (1ère partie) Les actes du colloque sur l’Emir Khaled, tenu en 1986 à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort, avaient été malheureusement tirés en très faible quantité malgré les efforts de feu Mouloud Kacem Nait Belkacem (disparu le 27 août 1992). À la clôture, ce dernier s’était écrié «Khaled a bien été le premier nationaliste et le premier patriote»! La lettre adressée à Woodrow Wilson en est une des preuves irréfutables que Khaled (dès le début des années 1912) était très dangereux pour les colons et par son action inlassable il incarnait l’Indépendance de l’Algérie; les rapports des services secrets et spéciaux sont édifiants et malheureusement pour certains chercheurs, beaucoup d’archives de cette époque charnière (1912-1926) que je séparerais plutôt en deux périodes (1912-1919: revendications politiques et 1920-1926 : actions politiques) n’ont pu être exploitées à bon escient; d’autres rapports ont été ‘’fabriqués’’ par les services de l’époque pour pouvoir expulser Khaled (quelques petites anecdotes ont effectivement été rapportées par Meynier et Koulakssis) mais en tout état de cause l’histoire, Notre Histoire, a été trop manipulée de sorte à en faire uniquement Leur Histoire! Pratiquement, tout ce qu’on peut savoir sur l’Emir a été dit par Kaddache ou Meynier et Koulakssis mais aucune étude profonde et sérieuse sur les revendications et actions politiques de Khaled -défenseur des opprimés- n’a été présentée sauf des questionnements -qui a été le premier? Khaled? Messali?-, alors que la réponse est simple: il y a eu un initiateur et ensuite un continuateur et il faudrait faire en sorte pour aller à l’essentiel et ce n’est sûrement pas à travers les agitations des uns ou les vicissitudes de l’histoire que nous seront épargnés par la faveur des gens ou par la grâce des choses : il faudrait essayer de faire oeuvre commune. Parmi les 16 enfants de l’Emir Abd-El-Kader, évoquons ses trois fils qui sont revenus en Algérie. L’Emir Mohieddine, né le 3 rabi’e II 1259(H) à Tagdempt dans le Sersou, reviendra en Algérie où il aura son quartier général à Chréa d’où il livrera ses premières batailles dès 1871 et jusqu’à son départ, après son dernier combat mené le 29 Mars 1872. L’Emir Ali, né en 1276(H) à Damas, sera autorisé à revenir en Algérie pour deux jours dans les années Vingt; pour se recueillir sur les tombes de ses ancêtres. Par contre, l’un de ses fils en l’occurrence l’Emir Mohammed-Saïd El-Hassani, né à Damas en 1881, considéré à l’époque et à juste titre d’ailleurs comme l’homme fort de la famille de l’Emir Abd-El-Kader, reviendra dès l’Indépendance de l’Algérie également pour se recueillir sur les tombes de ses ancêtres et dès 1966, lors du rapatriement des restes de son illustre grand-père, il s’installera définitivement en Algérie. Il mourra d’ailleurs à Mascara le 06/07/1970 et sera enterré dans la Qobba de son aïeul Sidi Mohieddine à Sidi Kada. L’Emir El-Hachemi Ben Abd-El-Kader Ben Mohieddine El-Hassani, quatrième fils de l’Emir Abd-El-Kader, est né à Djemaa Ghazaouet (Nemours) en 1847, neuf jours avant les négociations d’armistice ayant abouti à l’arrêt des hostilités entre les troupes de l’Emir et l’armée française; il suivra donc tout le périple de son père depuis sa naissance qui coïncidait avec l’exil (25 décembre 1847) jusqu’à son retour définitif en Algérie (il s’embarqua à Beyrouth avec sa famille composée de 27 personnes) le 29 octobre 1892, à l’âge de 45 ans; héritier du titre de son père, il l’avait secondé dans la protection des Maronites menacés par les Druzes; il perdit la vue à l’âge de 33 ans; il était toujours en désaccord avec ses frères et tout cela poussa la France à lui accorder l’autorisation de revenir en Algérie. C’est à Bourssa (Turquie) qu’El-Hachemi commença ses études sous la direction de son père, puis à Damas où il sera l’élève de Cheikh Et-Tantaoui; doté d’une «très bonne instruction», il était «fin lettré, érudit à la conversation agréable et attrayante, de caractère gai et généreux». Il s’installera dès la fin de l’année 1892 à Alger/Mustapha Supérieur puis il se fixera définitivement à Bousaâda à partir de l’année 1895. Malade et alité durant plusieurs mois, l’Emir El-Hachemi s’éteindra le 14 avril 1900 à Bousaâda. Contrairement à ce qu’ont écrit Ahmed Koulakssis et Gilbert Meyier, El-Hachemi n’eut que deux garçons et une fille: Khaled, Mustapha et Amina ; il élèvera son neveu, Mohammed-Anis, fils de Mustafa (mort jeune). A suivre... Par le Dr Chemyl Boutaleb El-Hassani(*) (*)Arrière petit-fils de l’Emir Khaled

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