Algérie - Revue de Presse

l?Emir Abdelkader est l?auteur d?un livre rare


Le fin mot sur les beaux coursiers cavalier inégalé, selon le témoignage de ses propres adversaires, l?Emir Abdelkader (1808-1883) nous donne, dans un traité très documenté sur les coursiers, une image, à la fois, troublante et émouvante de ces belles et nobles montures. C?est au cours d?une soirée littéraire à Damas, indique-t-il dans l?introduction de son livre, qu?il a eu l?idée de se pencher sur ce sujet qui lui tenait à c?ur, depuis sa tendre enfance. Ses amis syriens d?alors et ses anciens compagnons de guerre furent conviés, chacun selon son goût et ses dispositions de l?instant, à faire le tour de tout ce qui a été dit et écrit sur le cheval arabe de race depuis l?aube des temps jusqu?au XIXe siècle. Il ne manque pas de préciser encore que cette idée se fit pressante et harassante à la suite d?un tournoi auquel il avait assisté, lors d?une visite à Paris en 1865, visite qu?il effectua, évidemment, en homme libre. En effet, le fin connaisseur qu?il fut, ressentit du chagrin en observant, à Paris même, des coursiers de souche française et anglaise évoluer devant lui sans aucune ombre d?un cheval arabe de race. Il se dit alors convaincu que ce dernier demeurait inégalable aussi bien dans un champ de course que dans un champ de bataille. Dès son retour à Damas, il se mit à compulser ses notes pour élaborer une espèce d?anthologie thématique du cheval arabe. En sept chapitres d?une grande finesse de style qui ne va pas sans rappeler les techniques d?écriture de l?époque abbasside, l?Emir assemble une foule de connaissances ayant trait au cheval et au monde chevalin d?une manière générale. L?on y découvre, surtout que le coursier en tant que tel, s?est taillé tout naturellement, une place de choix dans les textes religieux comme profanes : Coran, tradition du prophète, poésie et prose, dicton populaire maghrébin, etc. De la création du cheval et des premiers hommes, qui en ont fait leur monture de choix jusqu?aux différents types de hennissement, du racé et de l?hybride, du front et des crinières flottantes, des robes, de l?ambleur, de l?alezan, de la meilleure manière d?entraîner, d?alimenter et d?amaigrir le cheval pour le rendre d?attaque, des courses et des tournois, autant d?informations que l?Emir étale devant nous en cavalier chevronné et en lettré de haute voltige. Il y a lieu de dire que ni le baroud ni le combat engagé durant quinze ans contre l?occupation française, ne trouvent place dans cette superbe anthologie littéraire du cheval arabe de race. C?est que l?Emir avait déjà, à cette période, pris une autre bifurcation, celle du soufisme dans la pure tradition d?Ibn Arabi. C?est là une des facettes à explorer de ce grand homme que la modernité galopante prit de la vitesse.


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