Algérie - Revue de Presse

L’Emir Abdelkader : authentification de la science religieuse



L’Emir Abdelkader : authentification de la science religieuse L’enseignement prophétique, dans toutes ses dimensions, ne fait que révéler la vérité que l’on porte en soi à la mesure de sa capacité ; mais cette vérité demeure cachée si l’on suit une autre voie que celle tracée par Dieu. Dans sa Lettre aux Français (1855), l’Emir Abdelkader (1), grande figure spirituelle de l’Islam, expose certains points pour authentifier la science juridique qui, par sa Vérité profonde, fait partie du chemin vers Dieu et n’est contraire, ni à la raison, ni à la plus haute spiritualité. « … Gardez-vous de croire que la Connaissance de la Loi Divine est en contradiction ou en opposition avec les connaissances acquises par l’esprit seul. Bien au contraire, rien de ce qui a été transmis par les Prophètes, parmi les choses édictées pour le bien des hommes, ne saurait être en désaccord avec le jugement des esprits bien constitués. Certes, on trouve dans les lois des Prophètes des choses que les esprits peuvent considérer comme éloignées de leur compréhension, mais c’est uniquement à cause de leur faiblesse, de leur incapacité à les saisir. Pour peu qu’on leur montre la voie par où les atteindre, ils comprennent aisément qu’en elles se trouve la vérité, dont il ne faut pas s’écarter. Le cas de l’usage de l’or et de l’argent, tel qu’il se trouve prescrit par la législation religieuse de l’islam, illustre bien cette vérité. En effet cette législation interdit d’amasser or et argent sans en donner une partie aux pauvres ou aux indigents. Elle défend aussi d’en faire des récipients destinés à la nourriture ou à la boisson ; de même qu’elle défend de vendre de l’or pour en recevoir comme prix de l’or en quantité plus grande, ou de vendre de l’argent pour amasser plus d’argent encore.Si l’on disait à quelqu’un : « Donne une partie de ton or et de ton argent aux pauvres, sinon tu seras brûlé par le feu », il pourrait répondre : « C’est moi qui me suis fatigué à les amasser. Pourquoi en donnerais-je une partie à celui qui dormait et se reposait pendant ce temps ? » Si on lui disait : « Ne mange pas et ne bois pas dans des récipients d’or ou d’argent, sinon tu seras brûlé par le feu », il répondrait de même : « C’est moi qui dispose à mon gré de ce que je possède, et personne ne peut me reprendre là-dessus. Comment serais-je châtié pour l’emploi de ce qui est mon bien ? La raison ne peut l’admettre. » Enfin si on lui disait : « ne vends pas l’or pour en recevoir comme prix de l’or en quantité plus grande, ne vends pas l’argent pour recevoir plus d’argent encore, sinon tu sera brûlé par le feu », il répondrait assurément : « C’est moi qui vends et qui achète de mon propre chef, avec le consentement de la personne avec qui j’ai affaire. Sans libre activité de vente et d’achat, le monde serait ruiné, aucun profit ne pouvant avoir lieu. La raison ne saurait admettre cela. »Les réponses de cet homme sont justes. L’esprit en effet n’admet pas qu’un châtiment puisse être administré dans de pareils cas. Mais c’est parce que l’esprit a besoin d’autres informations. Alors on lui dit : le sage dessein en vue duquel Dieu a créé l’or et l’argent est le bon fonctionnement de ce monde, qui a certes besoin de ces deux matières. Ce sont là deux métaux qui n’ont pas d’utilité en eux-mêmes, qui ne protègent ni du chaud ni du froid, qui ne peuvent servir à nourrir un corps. Et cependant, tout homme a besoin d’eux dans la mesure où il doit nécessairement se procurer un grand nombre de choses pour se vêtir et se nourrir. Or il ne possède pas toujours ce dont il a besoin, alors qu’il lui arrive de disposer de choses dont il peut fort bien se passer : ainsi celui qui a trop de blé, par exemple, et qui aimerait bien avoir un cheval, tandis que le propriétaire du cheval, qui n’en a que faire, a besoin de blé. Un échange entre eux s’impose ; encore faut-il fixer la quantité des choses à échanger, car le propriétaire du cheval ne le cèdera pas contre n’importe quelle quantité de blé, d’autant qu’il n’existe aucun rapport entre le blé et le cheval qui permette de dire : on donnera pour l’un le même poids de l’autre. On ne sait donc pas immédiatement combien le cheval vaut de blé.Aucune transaction commerciale ne serait possible en pareil cas. C’est pourquoi les gens éprouvèrent le besoin de s’en remettre à un intermédiaire qui pût trancher avec équité entre deux partenaires. Voilà pourquoi Dieu créa l’or et l’argent, qui sont comme deux juges entre les gens dans toute transaction commerciale, de sorte que l’on pût dire: ce cheval vaut cent dînars, et telle quantité de blé a la même valeur.  A suivre ...


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