Algérie

L'émergence de l'islamisme risque de perpétuer la tendance Le printemps arabe déprime les économies de la région



L'émergence de l'islamisme risque de perpétuer la tendance                                    Le printemps arabe déprime les économies de la région
La croissance en Tunisie, point de départ de la «tornade», sera nulle en 2011 alors qu'elle avait atteint 3,1% en 2010. Le tourisme, l'une des principales sources de revenus du pays, a quasiment chômé depuis le début des événements au mois de janvier dernier. Malgré les campagnes de promotion menées par les autorités transitoires, les vacanciers étrangers ne se sont pas rendus cet été en Tunisie en raison d'une situation sécuritaire et politique jugée instable. Les perspectives sont également pessimistes pour l'Egypte où le taux de croissance attendu est de l'ordre de 1% contre 5,1% l'année précédente. Là encore, le secteur touristique et celui des services ont subi de plein fouet l'impact de la crise politique. Complètement ravagée par la guerre civile et l'intervention de l'Otan, la Libye passe carrément en dessous de zéro. La contraction du PIB est de l'ordre de 50%. On parle d'une récession assurée. Toutes les villes du pays ont été détruites par la violence des combats et les lendemains s'annoncent extrêmement difficiles pour les nouvelles autorités de transition. Les prévisions sont aussi négatives pour le Yémen (-2,5%), où le conflit glisse vers la guerre civile. Toujours en proie aux troubles, l'économie syrienne enregistre aussi une contreperformance historique (-2%). Le tourisme, l'agriculture et les services cumulent les déficits. La dépression a également affecté les économies, déjà fragiles, de nombreux autres pays comme le Bahreïn, la Jordanie ou le Liban. Profitant de cette crise pour accroître leurs revenus pétroliers, certains pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Irak) ont cependant enregistré des hausses variables de leur BIP. Cette conjoncture défavorable est naturellement accompagnée d'un net recul des investissements directs étrangers dans la région. Selon les projections de l'Arab Investment and Export Credit Guarantee Corp, le flux des IDE devrait se contracter de 17% en 2011. Les investissements devraient atteindre 55 milliards de dollars contre 66 milliards en 2010. L'Egypte devrait enregistrer un recul des IDE de l'ordre de 92% suivie de la Libye (87%), la Syrie (65%) et la Tunisie (21%). A court et moyen terme, cette tendance devrait se poursuivre. L'arrivée des islamistes au pouvoir en Tunisie et en Libye n'est pas de nature à attirer davantage les capitaux et les investisseurs étrangers. L'expérience a montré que les hommes d'affaires et les grandes entreprises évitent de s'engager pleinement dans les pays dirigés par des islamistes en évoquant des risques sur la stabilité politique et sécuritaire. En Egypte, les Frères musulmans, en principale force politique du pays, s'apprêtent aussi à prendre les rênes de la transition. L'émergence triomphale de l'islamisme «modéré» commence déjà à faire des émules dans d'autres pays de la zone. La chute brutale des dictatures est visiblement accompagnée d'un recul économique substantiel. Un indice préoccupant pour l'emploi et la stabilité sociale qui va avec.
K. A.
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