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L'élevage et la vente de chiens dangereux interdits dans la capitale


L'élevage et la vente de chiens dangereux interdits dans la capitale
Un chien de race Pitbull a été abattu, hier, par balle, en plein centre de la capitale, alors qu'il tentait d'attaquer un policier en service. La scène s'est déroulée vers 14h, selon des témoins. L'incident a eu lieu quand des policiers ont tenté d'interpeller un jeune en compagnie du molosse au boulevard Mustapha Benboulaïd à Alger-centre à quelques mètres d'un espace des loisirs réservé aux enfants. Le propriétaire du chien ayant refusé d'obtempérer aux policiers, une altercation s'en est suivie au cours de laquelle le jeune a lâché son chien. L'un des policiers intervenus sur les lieux a alors tiré sur l'animal après que ce dernier l'a attaqué. Touché à la tête, le chien est mort sur le coup. Son maître qui a tenté de se blesser avec un couteau, a été arrêté. Des éléments de la police scientifique de la Sûreté de wilaya d'Alger se sont déplacés sur les lieux pour enquête. « Heureusement que le chien a été abattu sinon il aurait fait un massacre dans ce boulevard », a assuré une vieille femme. Cet incident coïncide avec l'entrée en vigueur d'une décision du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh interdisant l'élevage des chiens dangereux dans la capitale. Les services de sécurité sont instruits d'appliquer cette décision en coordination avec les services concernés. En effet, tous les P/APC ont affiché cette note (sous le numéro 845) au niveau des grandes artères afin d'informer les citoyens sur l'interdiction de l'élevage, de la vente et de la commercialisation des chiens dangereux de races Bullmastiff, Doberman, Rottweiler, Pitbull et Bull Terrier. En outre, les services de sécurité sont invités à « fermer les centres et les lieux de dressage et de vente de ces chiens en coordination avec les services administratifs de la daïra, la commune et l'entreprise d'hygiène urbaine de la wilaya d'Alger (Hurbal) », précise la décision soulignant que toute infraction sera sanctionnée par des poursuites judiciaires. Le wali a estimé que cette décision s'inscrit dans le cadre de la protection de la santé publique.Les maîtres des chiens : « Non, c'est ma propriété »Rencontré, hier, à Sidi M'hamed, une commune qui abrite beaucoup de chiens dangereux notamment dans les immeubles, un jeune propriétaire d'un Rottweiler a affirmé ne pas être concerné par cette décision. « Je maîtrise bien mon chien. Il est vacciné et il a un carnet vétérinaire. C'est un chien domestique et je ne suis pas près de l'abandonner », lance-t-il. De même pour un jeune homme en compagnie de son Pitbull à la rue Hassiba Ben Bouali à Alger-centre. « J'ai vu les affiches et je trouve cette décision insensée. Ce chien est ma propriété personnelle et il n'y a aucune loi qui m'interdit de le garder. Il y a des chiens errants qui constituent un danger et il est nécessaire de les abattre. A Belouizdad, un jeune gardien de parking sauvage est toujours accompagné de son Pitbull. Il dit que c'est un chien de garde. Tous les chiens deviennent dangereux lorsque leurs propriétaires sont en danger ou font l'objet d'une agression. Je dirais que la présence de cette race de chiens est dissuasive et je suggère qu'avant l'application de cette mesure, d'entamer des enquêtes sur l'utilisation de ces bêtes », a-t-il expliqué. Qu'en est-il des centres de dressage ' A la wilaya d'Alger on affirme que seuls « les centres clandestins » sont concernés par cette mesure. Interpellé sur cette question, le chargé de communication du centre de dressage d'Ouled Fayet a précisé que la structure assure des dressages d'obéissance. « Notre objectif est de rendre le chien plus obéissant à travers un dressage ciblé. On ne prépare pas l'animal à l'attaque », affirme-t-il, en précisant que le centre n'accepte pas les chiens dangereux.soulagement des citoyensDu côté des citoyens, la décision de la wilaya a été accueillie avec soulagement. « Ces chiens sont devenus un vrai danger public. On ne peut pas circuler librement », souligne une dame accompagnée de son fils à la Grande Poste. Pour cette jeune étudiante, la mesure s'apparente à une délivrance. Et pour cause, elle se souvient toujours du jour où elle a été menacée par le propriétaire d'un chien dangereux. « C'est au niveau des escaliers menant vers la rue Hassiba. Il a tenté de m'agresser pour me délester de mon portable, quand j'ai résisté il a menacé de lâcher son chien. J'espère voir disparaître ces bêtes sauvages de la circulation très bientôt », dit-elle. Pour Ahmed, mieux vaut tard que jamais. « Ces chiens sont des armes. Il faut veiller à l'application de cette mesure », résume-t-il. Un père de famille originaire d'Annaba a appelé à la généralisation de cette mesure « à Annaba et à l'Est du pays ». « On est l'objet de menaces permanentes de la part de délinquants qui agressent avec leurs chiens et sèment la terreur en plein centre-ville jour et nuit. Il faut un texte de loi et non une instruction du wali », suggère-t-il. Les services de sécurité de la capitale disent « ne pas être informés » de l'instruction du wali d'Alger. Le commandement de la Gendarmerie nationale (GN) a affirmé que suite à l'attaque mortelle par un chien dont a été victime un enfant à l'est de la capitale, les gendarmes ont interpellé les pouvoirs publics, notamment sur la présence de chiens dangereux dans des lieux publics. « Mais le groupement territorial de la GN d'Alger n'a pas reçu d'instruction sur ce sujet », a-t-on appris de ce corps de sécurité. De même pour la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qui n'a pas été informée également, rappelant en ce sens les directives du DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, qui a instruit ses éléments à abattre les chiens errants et dangereux.


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