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L'Ecole de journalisme en fête



L'Ecole de journalisme en fête
Les étudiants de socioculturel de l'Ecole nationale supérieure de journalisme d'Alger (ENSJA) ont réussi le pari d'organiser un événement auquel ont pris part, guitare en bandoulière, des artistes reconnus de la scène artistique algérienne.Les rares salles ouvertes dans la capitale n'accueillent toujours pas des artistes qui n'ont pas de lieux où retrouver un public sevré de spectacles. L'université, dont le rôle n'est pas toujours de dispenser des cours, peut par moments prendre le relais pour«égayer» un tant soit peu une ville qui ne vit plus. Les professionnels de l'événementiel n'auraient pas fait mieux : les étudiants de socioculturel de l'Ecole nationale supérieure de journalisme d'Alger (ENSJA) ont réussi le pari d'organiser un événement auquel ont pris part, guitare en bandoulière, des artistes reconnus de la scène artistique algérienne.Des nouvelles voix, principalement, mais d'autres plus «anciennes», ont participé, dans l'après-midi de lundi, à cette journée organisée dans l'amphithéâtre, d'habitude réservé aux cours magistraux. Les membres des gr upes Dzaïr, Freeklane, Sirocko et l'artiste Samir Farès sont revenus sur leur parcours et les influences musicales qui les ont fait aimer des teen-agers, mais pas seulement.Plus anciens, Hicham et Hakim du groupe Dzaïr, aux tempes déjà grisonnantes, mais au regard aiguisé, ont évoqué les débuts, pas toujours faciles, d'un groupe qui a su marquer la décennie 2000, avec des chansons dont des textes sont tirés du répertoire national, mais merveilleusement couplés à des sonorités occidentales rock et pop. La version rock de la mélopée, écrite par le poète Mohamed Ben Guittoun et agréablement chantée par Abdelhamid Ababsa, a trouvé son public, au-delà des âges. Sauf que pour rencontrer ses fans, qui trouvent que le groupe a su, à sa manière, perpétuer une chanson du patrimoine national, et qui s'enorgueillit à juste titre d'avoir fait la salle mythique, L'Olympia, la chose n'est guère facile, car l'organisation de spectacles, confiée à des établissements tels que l'ONCI, Art et culture obéit, selon les membres du groupe, à une autre logique qui ne favorise pas toujours le travail bien fait.Siroko et Freeklane sont deux autres groupes qui «percent» grâce à leurs textes engagés et une musique appréciée par une jeunesse qui découvre ces groupes et chanteurs principalement sur YouTube. Le buzz est souvent assuré, comme pour le groupe de Chemsou, dont les textes (Ben Soltane) sont repris toujours. Samir Farès, qui a décidé de prendre du recul, met en avant, pour sa part, le rôle de l'artiste qui doit sortir du folklore et de la facilité. L'intervention d'un étudiant sur «le professionnalisme» des groupes et leur «rôle néfaste» a fait réagir la salle. Pour les musiciens, l'artiste n'est pas là pour débaucher les jeunes, mais joue, comme le fera savoir Hakim du groupe Dzaïr, un rôle social indéniable. Par ailleurs, la censure à laquelle ont fait face certains des intervenants, est à bannir des institutions publiques, estiment-ils en ch?ur.Les étudiantes Nesrine Baziz et Zina Boultif ont su mener le débat, sous la houlette de Khaled Lallaoui, chargé du module et du coaching réussi de ses étudiants. L'Ecole de journalisme donne rendez-vous aux étudiants pour d'autres événements : le prochain concernera le genre achewiq et le troisième reviendra sur la nouvelle scène humoristique.Plusieurs personnalités connues ont donné leur accord pour participer aux rencontres, telles que Nouara et les membres du groupe de Djornan El Gosto. Intervenant à la fin de l'événement, le directeur de l'ENSJA, le professeur Abdeslam Benzaoui, a mis en avant l'effort consenti pour la réussite de l'événement et la nécessité pour les étudiants de s'«ouvrir» et d'accepter l'autre. L'Ecole de journalisme s'y emploie d'une belle manière.


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