Algérie - A la une

L'ébauche d'une solution



Quelle solution à la crise'
Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles doivent aller au-delà de l'appel et s'impliquer totalement dans la transition. Ils bénéficient du respect de l'ensemble de la classe politique et de l'opinion nationale.
Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles ont fait une offre claire et sans équivoque. En invitant le commandement de l'ANP à ouvrir les canaux d'un dialogue direct avec les représentants de l'opposition et de la société civile, les trois personnalités tracent, néanmoins, un cadre, susceptible d'être étroit pour la vision qu'a l'armée de son propre rôle dans la crise institutionnelle. L'état-major de l'armée, par la voix de son chef, est on ne peut plus déterminé à rester éloigné de la politique. L'armée s'en tient à l'article 28 de la Constitution qui lui confie «la consolidation et le développement du potentiel de défense de la Nation». Cela en sus d'une «mission permanente» qui consiste en «la sauvegarde de l'indépendance nationale et la défense de la souveraineté nationale». L'institution militaire, au terme dudit article est «chargée d'assurer la défense de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays, ainsi que la protection de son espace terrestre, de son espace aérien et des différentes zones de son domaine maritime». Il n'y a pas de trace dans la Constitution d'une quelconque mission de dialogue politique confiée à l'armée. D'où la réticence de Ahmed Gaïd Salah de répondre directement aux appels des partis, orientant ceux-ci vers l'institution habilitée et qui n'est autre que la présidence de l'Etat. Il se trouve que le locataire du palais d'El Mouradia est persona non grata. Abdelkader Bensalah est honni par la rue et disqualifié par toute la classe politique. L'appel des trois personnalités butent donc sur l'impossibilité constitutionnelle invoquée par l'armée et le rejet par les Algériens du seul canal «officiel» de dialogue.
Il est par contre possible de sortir de cette situation de blocage, à la condition que l'armée d'un côté et les signataires de l'appel de l'autre, consentent à «couper la poire en deux». Il pourrait être envisageable de lancer un processus politique en lieu et place du processus constitutionnel, considéré comme caduc, mais à la condition que Taleb et ses compagnons assument la responsabilité de conduire ledit dialogue, avec au bout la formation d'un présidium où ils siègeront et un gouvernement d'entente nationale qu'ils formeront. Il va de soi que cela suppose la démission des 2 B et donc une entorse à la Constitution. L'armée aura, dans pareil contexte, le rôle de facilitateur et pas celui d'acteur politique direct, dans le cadre d'une courte période de transition.
Cela revient à dire que Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles doivent aller au-delà de l'appel et s'impliquer totalement dans la transition. Ils bénéficient du respect de l'ensemble de la classe politique et de l'opinion nationale. Le soutien de l'ANP à un plan dans ce sens, économiserait beaucoup de temps et permettrait au pays de sortir assez vite de la crise institutionnelle. Ce scénario qui paraît vraisemblable, peut être proposé aux Algériens, avec, pourquoi pas, une forme d'approbation à l'occasion du 14e vendredi de mobilisation populaire. Les partis peuvent jouer un rôle déterminant en proposant le trio à la tête de l'Etat. Dans ce cas, les articles 7 et 8 de la Constitution peuvent être invoqués et l'on entrera une bonne fois pour toutes, dans la phase de traitement de la crise.
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