L'eau sera cause de guerres

L'eau, matière vitale et indispensable pour toute forme de vie sur terre, comme dans les océans, se raréfie dans plusieurs régions du globe terrestre. Les raisons de ces pénuries sont fort nombreuses.Le dérèglement climatique dû aux émissions des gaz à effet de serre, consécutif à une industrialisation persistante encore trop dépendante des matières polluantes de l'atmosphère, est l'une des causes des sécheresses frappant certaines régions comme le sud-ouest asiatique, ou les régions allant de la Corne de l'Afrique jusqu'à l'Atlantique. En Iran, où une crise de la disponibilité de l'eau est devenue gravissime, alors que ce pays bénéficiait de précipitations de pluie suffisantes, que renflouaient les fontes des neiges en provenance des chaînes montagneuses enracinées dans la partie nord du pays, se retrouve ces dernières années en proie à des déficits importants. Les raisons principales des carences sont endogènes. On peut citer en premier lieu la démographie ; en effet la population iranienne a doublé en 40 ans, et la consommation en eau potable des villes a été multipliée par 10, pour cause : l'exode rural. En effet, signe avant-coureur du réchauffement climatique, la paysannerie s'est vue dans l'obligation de migrer vers les villes pour survivre aux sécheresses répétitives et à l'assèchement des nappes phréatiques. Cette situation s'est compliquée avec l'industrialisation et l'exploitation des hydrocarbures. Les entreprises déversant des produits toxiques vers les effluents, et même dans les cours d'eau naturels, participent, outre leurs besoins grandissant en eau à sa raréfaction, d'autant que l'Iran est un pays chaud, ce qui favorise l'évaporation prématurée des zones humides, pareillement pour les eaux stagnantes retenues en amont au niveau des barrages. Le climat aride consécutif aux chaleurs caniculaires provenant du Golfe persique bordant la mer est l'un des facteurs favorisant les tempêtes de sable et la désertification inexorable du pays. Les pays avec lesquels l'Iran possède des frontières dans le sud-ouest de l'Asie ne sont pas mieux lotis en matière de précipitation de pluie. Rares sont les fleuves du nord pouvant alimenter en eau douce les régions situées à l'ouest et au sud. Les fleuves importants que sont l'Euphrate et le Tigre prennent naissance en Turquie. De nombreux barrages ont été construits pour retenir un maximum d'eau au bénéfice de la Turquie qui retient plus de 70% des réserves au détriment de l'Irak qui ne prend que 23%, et le reste est pompé par la Syrie. En décompte sur l'appropriation de l'eau par les riverains des fleuves, malgré les traités conclu entre les pays concernés, il y a lieu de constater que les accords sont peu respectés. Les disponibilités des eaux douces pour les pays souffrant du manque de précipitations sont assimilés à des enjeux hautement stratégiques, non seulement en termes de croissance économique, mais également pour fixer les populations. L'eau devenue denrée marchande, comme l'argent, ne se partagera pas et sera source de guerres.