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L'autre appel du 1er Novembre Le débat est ouvert publiquement



L'autre appel du 1er Novembre                                    Le débat est ouvert publiquement
C'est sans doute la première fois que la question de la survie politique du FLN est aussi publiquement posée et débattue.
Il faut certainement se réjouir, n'en déplaise aux gardiens autoproclamés de la mémoire nationale, de ce que les Algériens aient pris conscience que ce FLN version Belkhadem n'a strictement rien à voir avec celui qui a libéré l'Algérie du joug colonial. C'est signe que les Algériens savent faire le distinguo entre le FLN historique qui nous appartient à tous et le FLN politique qui a pris le pays en otage depuis l'indépendance.
C'est que ce parti a tellement été usé par ses directions successives pour des enjeux de pouvoir qu'il s'est totalement déconnecté des réalités nationales. Le vieux front est plus que jamais vieux. Il ne peut, objectivement, trouver sa place au sein d'une génération branchée sur les réseaux sociaux.
Le FLN et ses responsables d'aujourd'hui traduisent fidèlement cette fracture générationnelle entre une pensée enracinée, voire ankylosée dans le passé, et des préoccupations d'un tout autre ordre de la jeunesse algérienne. Difficile aujourd'hui pour un jeune de 25 ans de supporter le «sermon» politique d'un Belkhadem dont la langue est déjà en net déphasage par rapport au parler algérien.
Pendant qu'il passe son temps à actionner le bouton de la mémoire pour exiger, sans trop de conviction, de la France qu'elle présente ses excuses pour ses crimes, les jeunes Algériens font la queue devant le consulat de France, à Alger, dans l'espoir d'obtenir un visa d'entrée chez l'ex-puissance coloniale. Paradoxal aussi le fait que nos jeunes diplômés préfèrent prendre la mer au péril de leur vie que de (sur)vivre dans ce bateau ivre qu'est devenue l'Algérie du néo-FLN. Le constat coule alors de source : ce FLN-là est anachronique aux rêves de l'Algérie de 2011.
Ses responsables le sont également tant la majorité d'entre eux se recrutent parmi les sexagénaires à qui l'ivresse du pouvoir a donné une seconde jeunesse de pouvoir jouir davantage de ses délices. Et à côté d'eux, il n'y a bien sûr pas de place. La jeunesse n'est qu'un slogan creux, une vague promesse qui n'engage que ceux qui la croient. C'est connu, on ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Alors oui, le FLN est vieux et ses responsables le sont aussi. Et malheureusement pour lui, il a mal vieilli. Il n'y a qu'à voir ce triste épisode de ses «dresseurs» et «redresseurs» se donnant en spectacle sur la place d'Alger. La seule chose que les Algériens partagent avec Belkhadem et ses compagnons, c'est que le FLN est un symbole. Mais la place du symbole est justement au musée de l'histoire. Lançons donc un autre appel du 1er Novembre pour qu'on nous rende notre FLN. Le vrai.
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