Algérie

L'autoroute Ghardaïa-Club des Pins


Suite à l'article sur le centre et les périphéries, il semble nécessaire de rappeler l'histoire de Ghardaïa et des Beni M'zab. Harcelés par l'idéologie dominante, cette tribu a décidé, il y a 1000 ans, de créer en plein désert une ville de toutes pièces à la force des bras pour échapper au centre du cercle. Ils n'ont rien demandé à personne, mais se sont fait rattraper par la force centrifuge. Des émeutes, plus ou moins dirigées contre eux, des invectives des plus hautes autorités religieuses du pays et, depuis deux jours, le journaliste Nedjar Hadj Daoud qui a fait de la prison après des dizaines de procès pour avoir dénoncé les barons locaux appuyés par l'administration centrale.Ce n'est pas le ministre de la planification qui va aller à Boughzoul, censée être une ville nouvelle, pour y creuser des milliers de puits et planter des milliers de palmiers. Mais le régime algérien est champion de la récupération, il va aller à Ghardaïa prélever des impôts et y gérer les marchés publics. Si Ghardaïa existait bien avant la naissance de M. Zerhouni, qui vient de contester un rapport américain sur les droits de l'homme en Algérie et sa justice injuste, le fait est là pour le contredire ; mis en prison pour avoir dénoncé la corruption, alors que la justice devrait plutôt enquêter sur la base de ses informations fournies, Nedjar Hadj Daoud est avant tout une nouvelle victime du centre.Rappelons une dernière évidence : Ghardaïa existait bien avant la Constitution de 2008, tout comme le pétrole du Sahara a été découvert par les Français. On doit surtout au régime central algérien la construction de pipelines acheminant le pétrole du Sahara vers le Club des Pins. Et, bien sûr, le Club des Pins, création purement nationale, qui n'a pour but que de mettre à l'abri ses enfants les plus gourmands. L'autoroute Beni Isguen-Club des Pins n'est pas à l'ordre du jour.


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