Algérie - A la une

L'autoproduction pour booster les énergies renouvelables




L'autoproduction pour booster les énergies renouvelables
L'Algérie dispose de suffisamment d'ensoleillement et de vent pour assurer une autoconsommation des énergies renouvelables (ER) dans certains secteurs comme l'industrie et l'agriculture.Il s'agit de permettre à des industriels ou des agriculteurs de produire leur propre énergie dont ils ont besoin pour leurs activités. Dans le cas de l'électricité qui représente 11% de l'énergie consommée dans le secteur de l'industrie et 20% dans l'agriculture, elle serait produite à partir de l'éolien, du solaire thermique ou du photovoltaïque dans le cadre d'un système autonome, hors réseau, et serait consommée à proximité de son lieu de production (Graph 1 en page 12).L'idée est séduisante, d'autant qu'elle a un double objectif, écologique puisqu'elle promeut des énergies propres, et économique puisqu'elle permettrait d'utiliser des sources d'énergie intarissables en vue d'atteindre une meilleure efficacité énergétique, tout en allégeant la pression sur les énergies fossiles.Les applications et implications d'un tel système de production autonome d'énergie ont fait l'objet d'une démonstration de la part d'experts allemands dans le domaine des énergies renouvelables, à l'occasion d'une rencontre organisée par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. En Allemagne, 25,4% de l'énergie produite en 2013 est d'origine renouvelable. Elle doit atteindre les 80% en 2050. Mais si le concept est attractif, sa transposition en Algérie paraît fantaisiste dans un pays où les prix de l'énergie sont subventionnés. Quel intérêt pour un industriel algérien à s'engager dans un investissement pour lequel le retour se fait à long terme quand il peut bénéficier déjà de prix soutenus de l'énergie qu'il consomme 'En Algérie, les subventions aux prix de l'énergie représentent 11% du PIB, selon le Fonds monétaire international (FMI), ce qui place notre pays à la 3e place dans la région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient derrière l'Iran et l'Irak (classement FMI 2011).On estimait ces subventions à près de 10,6 milliards de dollars en 2011, dont 2,13 milliards dollars à l'électricité et plus de 8 milliards de dollars pour les carburants. Les subventions de l'électricité font que le secteur industriel en Algérie bénéficie du prix du kwh le plus faible du Maghreb entre 1,48 et 2,15 DA (contre 2,35 à 3,54 DA/kwh en Tunisie et 4,21 à 5,53 DA/kwh au Maroc), alors que le prix de revient du kwh est à près de 6 dinars.RentabilitéDans ces conditions, quels avantages aurait un industriel en investissant dans l'autoconsommation énergétique. «C'est une question de rentabilité et on ne sait pas dans combien de temps il pourra rentabiliser cet investissement qui est important au départ», souligne un chercher dans le domaine des ENR.Une étude de REC Solar (fournisseur de services dans le secteur des énergies renouvelables) sur l'autoconsommation énergétique en Allemagne, a démontré que les avantages sont importants à chaque fois que les prix de l'électricité sont élevés, justifiant ainsi l'utilité de disposer de sa propre installation solaire par exemple. En revanche, les périodes d'amortissement de l'investissement sont plus longues.Selon l'étude, elles sont estimées entre 7,4 et 9 années dans le cadre d'un commerce (grandes surfaces par exemple), entre 8,1 et 10,1 années pour l'industrie manufacturière et entre 12 et 15,5 années pour l'industrie lourde (voir graph ci-dessus).Un rapport sur «les tendances de l'efficacité énergétique dans le bassin méditerranéen» (réalisé par Medener, réseau des agences de maîtrise de l'énergie du pourtour méditerranéen et publié en avril 2014) montre que le niveau de consommation énergétique dans le secteur industriel algérien plaide pourtant pour la recherche d'un autre mode de consommation énergétique.Et pour cause, l'intensité énergétique (quantité d'énergie nécessaire à la production d'un point de PIB) qui permet de mesurer l'efficacité énergétique (intensité moindre équivaut à plus d'efficacité) a baissé de 1,6% entre 2000 et 2010 dans le secteur industriel hors hydrocarbures. Toutefois, précise-t-on, cette baisse est due au poids du secteur de la construction, qui, «du fait de sa faible intensité énergétique et de son poids significatif dans la valeur ajoutée industrielle, tempère les baisses». Ainsi, le secteur de l'industrie manufacturière pris seul, laisse apparaître une hausse de près de 10% de l'intensité énergétique entre 2000 et 2010 avec une consommation d'énergie qui s'est accrue de 2,5% et un PIB du secteur en baisse de près de 6% sur cette période. Plus de consommation énergétique n'est donc pas garant de meilleure performance économique. Or, la consommation du secteur industriel ira en augmentant, l'Agence pour la promotion et la rationalisation de la consommation de l'énergie (APRUE) prévoyant une hausse de 45% d'ici 2020 (déclaration de Kamel Dali, directeur de projet, à l'APS, avril 2012). Selon l'agence, les économies d'énergie pouvant être réalisées d'ici 2030 sont estimées à 10 millions de tonnes équivalent pétrole, dont la part la plus importante, soit près d'un tiers (32%), viendrait de l'industrie.







Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)