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L'automédication, le risque de se soigner seul


Le chiffre d'affaires de l'automédication ne cesse d'augmenter. Les ventes de médicaments sans ordonnance connaissent de fortes hausses, ces dernières années.Deux raisons sont avancées pour expliquer cette tendance dans ce créneau porteur. D'une part, les viroses saisonnières de grande ampleur enregistrées ces derniers temps. D'autre part, les médicaments à base de paracétamol, de dérivés de l'acide acétylsalicylique (AAS), plus connu sous le nom commercial d'aspirine?, qui sont désormais vendus sans ordonnance. Mais des spécialistes pointent également la complaisance de certains praticiens qui «n'hésitent pas à régulariser les vignettes des médicaments achetés hors prescription médicale».
Selon l'enquête menée par le Soir d'Algérie, presque tous les produits concernés par ce phénomène affichent des ventes en hausse, «en particulier les antipyrétiques, des médicaments utilisés pour lutter contre la fièvre et certains syndromes inflammatoires aigus, les antitussifs et les antihistaminiques, des produits utilisés au cours des réactions allergiques». Plus de la moitié des Guelmois reconnaissent qu'ils ont eu recours à l'automédication ces cinq dernières années, «surtout pour les médicaments en vente libre, ou à prescription facultative», déclarent-ils.
Selon notre sondage, les Guelmois utilisent l'automédication, en premier lieu, pour le rhume et l'état grippal, puis les maux de tête et les maux de gorge. Ils reconnaissent aussi qu'«ils se soignent seuls dans des cas bénins : rhinite, mal de dos, et maux d'estomac. Parmi les personnes interrogées, très peu sont celles qui pensent en réduire le recours à cette pratique. Les spécialistes qui considèrent que prendre des médicaments issus d'une ancienne prescription relève aussi de l'automédication, «expriment clairement un besoin de sensibilisation et d'information». Ils souhaitent notamment un programme de prévention renforcé, sur les dangers de cette pratique. Ces derniers considèrent que l'internet et la publicité constituent un facteur favorisant pour l'automédication, qui tend à se généraliser, au fil des années, et qui reste, selon eux, «une pratique dangereuse ayant ses limites». «La prise de médicaments dans le cadre d'une automédication peut masquer le diagnostic, fausser l'interprétation des résultats biologiques et peut entraîner des complications, surtout en raison de la non-prise en compte des éventuelles allergies au produit utilisé», nous révèle un ancien praticien interniste exerçant au centre-ville de Guelma. Et d'enchaîner, «avec les dispositifs médicaux non prescrits et les ventes de médicaments hors prescription, le marché global de l'automédication a encore de très beaux jours devant lui».
Noureddine Guergour
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