Algérie - Revue de Presse



L'attente a trop duré
Dénuement - De petites pluies fines se transforment en pluies torrentielles. Les locataires de la «kasma» qu'ils occupent depuis plus de 18 ans, s'inquiètent de plus en plus. Ils ont peur que cette construction délabrée s'effondre sur leur tête.
Ces 11 familles relèvent en fait de deux familles, à savoir les Boumaâd et les Branine. Les premiers occupent le 1er étage et les seconds le rez-de-chaussée. Ils sont originaires du douar Sidi Abdellah Bouamrane, à quelque 3 km du chef-lieu de la commune de Mencaeur. «Nous avons été évacués ici lors de la décennie noire, plus précisément en 1994, pour notre sécurité. Depuis, on nous a oubliés», nous dit El Hadj Boumaâd, 68 ans, victime du terrorisme, blessé lui et son fils. Boumaâd est venu avec ses enfants mariés ayant eux-mêmes des enfants. Chacun occupe un espace séparé par un contreplaqué ou un drap. «Nous sommes rentrés chez nous en 2010, mais nous avons perdu un voisin et sommes donc revenus à Mencaceur», nous dit notre interlocuteur.
Chef d'une grande famille de 20 enfants et petits-enfants, son voisin, El hadj Mohamed Branine, 82 ans, est venu avec ses trois enfants. Ils partagent tous une grande salle séparée et départagée en trois chambres pour ses enfants mariés et ses petits-enfants. Son fils Hamid, père de 3 enfants, est désolé de ce que les responsables locaux ne viennent pas les voir. Avec tous les risques qu'ils encourent, les locataires ont branché l'électricité à partir de certains magasins avec lesquels ils partagent la facture.
El Hadj Mohamed Boumaâd dort dans une seule chambre avec sa femme et ses deux jeunes fils âgés de 23 et de 29 ans. «Je suis allergique et je souffre à cause de cette humidité», dit-il. El hadja Boudiss est journalière, femme de ménage ou cuisinière chez des familles. Elle est veuve et mère de deux jeunes âgés de 21 et 26 ans qui dorment avec elle dans la même chambre et cuisine. Elle veut marier son fils ainé, mais n'a pas où le caser.
Fatima, 42 ans, est mère de 5 enfants. Elle a exploité la terrasse pour la cuisine faute d'espace dans sa chambre étroite.
Cette fille de moudjahid a entendu parler de droits des enfants de moudjahidine, selon elle, et nous dit : «Je ne demande à l'Etat qu'un toit.» Drissi Ahmed est père de 4 enfants dont l'un est né dans cette bâtisse.
Il est venu depuis 94 avec son père M'hamed et ses 2 frères mariés aussi. Ils occupent chacun, y compris le père, un espace aménagé en chambre-cuisine. «Nous avons des enfants allergiques à cause du moisi et de l'humidité»,nous a dit Ahmed. Abdallah, un autre locataire, nous a raconté que toutes les familles sont revenues au douar de leurs terres en 2000, soit 6 ans après.
On faisait l'aller-retour. Nous laissions nos enfants à Menaceur ville à cause de l'école pour les revoir le week-end. Leur école est à ce jour fermée au lieu dit Zaouia Sidi Ahmed Aberkane.»







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