Algérie - Yasmina Khadra

L'attentat de Yasmina Khadra, Roman - Éditions Julliard, Paris 2005


L'attentat de Yasmina Khadra, Roman - Éditions Julliard, Paris 2005
Présentation

Dans un restaurant bondé de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, Israélien d'origine arabe opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. Il fallait l'audace rare de Yasmina Khadra pour oser aborder un tel sujet. Dans ce roman extraordinaire, on retrouve toute la générosité d'un écrivain qui n'en finit pas d'étonner par son imaginaire et son humanisme.

Amine, chirurgien israélien d'origine palestinienne, a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple d'origine et son peuple d'adoption, et s'est entièrement consacré à son métier et à sa femme qu'il adore. Jusqu'au jour où un kamikaze se fait sauter dans un restaurant. Plus tard, il devra reconnaître le corps mutilé de sa femme et apprendra qu'on l'accuse elle, d'être la kamikaze. L'enquête qu'il mènera le conduira au coeur de l'enfer et le contraindra à regarder en face une situation qu'il refuse d'affronter depuis trop d'années. Yasmina Khadra réussit la gageure de mettre en scène à travers le destin singulier d'un seul personnage le déchirement tragique de ces deux peuples condamnés à vivre ensemble.

Extrait
Vous avez foutu ma vie en l'air, détruit mon foyer, gâché ma carrière et réduit en poussière tout ce que j'ai bâti, pierre par pierre, à la sueur de mon front. Du jour au lendemain, mes rêves se sont effondrés comme des châteaux de cartes. Tout ce qui était à portée de ma main s'est évanoui. Pfuit ! que du vent ... J'ai tout perdu pour rien. Avez-vous pensé à ma peine lorsque vous avez sauté de joie en apprenant que l'être que je chérissais le plus au monde s'était fait exploser dans un restaurant aussi bourré de gosses qu'elle de dynamite ?
p. 130


[...] Personne ne m'en veut d'être parti loin et d'y être resté longtemps. Tous sont contents de me découvrir, de me récupérer le temps d'une accolade; tous me pardonnent de les avoir ignorés des années durant, d'avoir préféré les buildings étincelants aux collines poussiéreuses, les grands boulevards aux sentiers de chèvres, le clinquant illusoire aux choses simples de la vie.

À voir tout ce monde m'aimer et n'avoir à lui offrir en partage qu'un sourire, je mesure combien je me suis appauvri. En tournant le dos à ces terres chahutées et muselées, j'ai pensé rompre les amarres. Je ne voulais pas ressembler aux miens, subir leurs misères et me nourrir de leur stoïcisme.
p. 254
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