Algérie - Revue de Presse

L'artisanat traditionnel se meurt à Aïn Defla


L'artisanat traditionnel se meurt à Aïn Defla
En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics pour redynamiser le secteur de l'artisanat traditionnel, force est de constater que les métiers de l'art agonisent dans la wilaya de Aïn Defla où les maîtres artisans se font de plus en plus rares. Aussi, d'aucuns déplorent, entre autres, la quasi-disparition du seroual d'El Attaf, ce pantalon très prisé des gens de la région. Il en est de même pour la « kachabia » pour laquelle on ne signale qu'un seul artisan au niveau de la commune d'El Amra. Ce dernier est spécialisé dans la confection de ce vêtement masculin, qui connaît ces dernières années un grand succès parmi les jeunes et même les enfants au-delà du milieu rural. Pour les autres activités traditionnelles, c'est la poterie qui enregistre un nombre appréciable d'artisans en raison de l'abondance de la matière première, à savoir l'argile, largement utilisée dans la fabrication de produits domestiques tels que les ustensiles de cuisine qui enregistrent une forte demande selon des artisans de la région.D'autres activités existent mais ne font pas le poids face à une concurrence déloyale, diront certains artisans, faisant surtout allusion aux produits en provenance d'Asie, lesquels envahissent le marché informel. Pour d'autres, les produits locaux demeurent sans grand intérêt artistique et restent cependant coûteux. Par ailleurs, dans le dernier rapport de la direction de la PME et de l'artisanat présenté récemment devant l'APW, l'on apprend que le taux d'activité artisanale dans la wilaya de Aïn Defla atteint 2,11% soit 2524 artisans inscrits. A noter encore que 60% des artisans aïndeflis activent dans la branche des métiers de services, comme la maintenance, la restauration d'objets divers et autres. Ce fort pourcentage enregistré dans cette catégorie s'explique, selon le responsable du secteur, par la facilité des tâches dans ces créneaux, à l'inverse des métiers de pure tradition artisanale qui exigent un savoir- faire et beaucoup de dextérité et, où le taux d'activité est de seulement 17%.Pour sauvegarder et promouvoir les métiers qui résistent à la concurrence contre vents et marées, tels que la sellerie, la ferronnerie, la tannerie, l'orfèvrerie, l'ébénisterie, les pouvoirs publics ont mis sur pied des programmes d'aide pour la réalisation de 150 projets, dont 65 sont achevés et 85 sont en cours de réalisation. Quant aux aides financières d'un montant de 100 000 à 300 000 DA, elles sont surtout destinées aux jeunes promoteurs. D'autre part, des cycles de formation ont été organisés au profit de quelque 262 bénéficiaires durant l'année 2006, peut-on lire dans le rapport établi par la Commission de l'APW en charge de ce dossier. En outre, il est à noter qu'un nombre important de jeunes artisans ont bénéficié de locaux à usage professionnel au titre de l'opération « 100 locaux par commune », destinés à lutter contre le chômage et dont 1113 ont été attribués au niveau de plusieurs communes, ont encore indiqué les mêmes sources. Pour autant, regrette-t-on, le secteur de l'artisanat ne peut opérer de bonds qualitatifs en l'absence de ses maîtres véritables et de mesures incitatrices plus audacieuses, notamment sur le plan fiscal, sachant que la matière première indispensable à ce genre d'activités est à la fois rare et coûteuse.


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