Algérie - Revue de Presse


Trois judokas algériens profitent d?un tournoi à Paris pour s?enfuir avec leurs passeports. La Fédération algérienne de judo les cherche toujours, même si elle sait pertinemment qu?elle ne les reverra jamais. Il y a dans cette information, qui n?a à première vue rien d?extraordinaire, quelque chose de nouveau. Voilà trois jeunes qui se passionnent en Algérie pour un art martial d?origine extrême-orientale, pour finalement s?enfuir en France en partant d?Alger. Si on ne compte plus les Algériens qui sont partis, au sens figuré comme au sens propre, les trois jeunes en question ont visiblement prémédité leur geste puisqu?ils ont choisi : plutôt judoka clandestin à Paris que judoka avec des papiers à Alger. La Borie a depuis longtemps théorisé « l?éloge de la fuite », et même si les trois judokas ne l?ont pas lu, ils ont certainement dû comprendre intuitivement ce qu?il y avait à comprendre. Car si ce qui pousse les jeunes à fuir est largement connu, l?objet du propos n?est pourtant pas là. Partir avant le combat dénote d?une gradation dans la débandade généralisée, même si le judo est justement l?art d?utiliser la force de l?adversaire pour le dérouter. Il fut un temps où les sportifs algériens menaient le combat, le dernier, avant de démissionner du pays et disparaître au moment de la douche. Il semble aujourd?hui que le combat étant perdu d?avance, ces sportifs ne prennent pas le temps de le mener et s?échappent avant le premier round. On peut imaginer la suite : avec cette série de fuites en avant, la Fédération algérienne de judo va probablement décider d?encadrer les judokas nationaux par des karatékas afin que les premiers ne s?enfuient pas. Ce qui complique la tâche de l?encadrement sportif algérien. Car les karatékas étant sensibles aux mêmes sirènes que les judokas, on devra encore les faire surveiller par des boxeurs. On n?ose imaginer l?escalade.


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