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"L'aristocrate du coeur et de la vertu"



img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P150329-26.jpg" alt=""L'aristocrate du coeur et de la vertu"" /Parti très jeune, le colonel Lotfi reste pourtant un des plus grands symboles de la Révolution algérienne.Mort à l'âge de 26 ans, à djebel Béchar, le 27 mars 1961, le colonel Lotfi, Boudghene Benali, est né le 5 mai 1934 à Tlemcen. Après avoir fait ses études primaires dans sa ville et obtenu le certificat d'études primaires en 1948, il s'est rendu au Maroc pour poursuivre ses études secondaires à Oujda mais est revenu au bout d'une année à Tlemcen pour intégrer l'école franco-musulmane où a commencé à se forger sa conscience politique. Très jeune, il faisait déjà une exception. En effet, très jeune,ses lectures se rapporteront aux oeuvres de Voltaire, Montesquieu, Descartes, Pascal autant qu'à El Moutanabbi, El Maâri, Abou Firas El Hamadani, Saâd Zaghloul, Chawki, Gibran Khalil Gibran et Hafez Ibrahim, précise un témoignage de Djamal Bereksi Reguig rapporté par Mohamed Chik Mesbah dans son livre Problématique Algérie. Selon Djamal Bereksi Reguig, «Boudghene Benali excellait dans les matières littéraires, lisait beaucoup et s'intéressait, au-delà du programme scolaire, à l'Histoire... avec une mémoire hors du commun». En octobre 1955, il s'engage dans les rangs de l'Armée de Libération nationale dans la Zone V et occupe le poste de secrétaire particulier de Si Jaber. Tout de suite après, il sera chargé de diriger la section de Tlemcen et Sebdou et mettra en place les cellules secrètes du FLN. Et c'est alors qu'il structurera l'activité fidaïe (commando) dans la wilaya Vhistorique Mais avec la découverte du pétrole dans le sud algérien en 1956 et le regain d'intérêt de la France pour le Sahara, le Sud algérien sera un enjeu politique et militaire de taille.Dès la fin des travaux du congrès de la Soummam du 20 août 1956, auxquels les représentants de l'Oranais ont eu une part active, grâce à la présence de Larbi Ben M'hidi qui en était l'un des principaux animateurs, Benali Boudghene, Si Brahim de son nom de guerre, se portera volontaire durant l'été 1956 pour diriger les opérations militaires dans le Sud et mènera plusieurs batailles décisives qui se solderont par de lourdes pertes dans les rangs de l'ennemi. En Janvier 1957, Si Brahim sera désigné comme chef de la Zone 8 de la Wilaya V avec le grade de capitaine puis celui de commandant de la zone d'Aflou sous le nom de Lotfi En mai 1958, Lotfi sera promu au grade de colonel et désigné à la tête de la Wilaya V. Il deviendra également membre du conseil de direction de la Wilaya V.En Mai 1958, Lotfi sera promu, grâce à son intelligence et son sens de l'organisation, au grade de colonel et désigné à la tête de la Wilaya V en remplacement de l'immense Ben M'hidi. ««Cet homme jeune, à la longue silhouette et aux yeux bleus, aurait pu passer, n'était-ce la tenue de maquisard, pour un touriste européen. Il dégageait une autorité morale toute naturelle, il imposait le respect,» témoigne Boualem Bessaïh qui ajoute que «dans les moments graves, Lotfi arborait un calme olympien et après avoir réfléchi, donnait ses instructions comme le ferait un général sorti des grandes écoles militaires». Dans un autre témoignage, rapporté par Mohamed Chafik Mesbah dans son livre Problématique Algérie, Kouider Allali, compagnon des premiers pas de Boudghene Benali dans la mise en place du dispositif révolutionnaire à Tlemcen, parle: «Il avait comme arme un caractère trempé et une volonté d'une grande fermeté.»Le retour de De Gaulle aux affaires de l'Etat et la mise en place des lignes Challe et Morice aux frontières Est et Ouest seront la violence de plus qui permettra au colonel Lotfi de relever ses premiers grands défis et de s'affirmer en tant que chef politique et militaire incontestable. Bien que colonel, donc militaire, c'est sur le plan politique et intellectuel qu'il se distinguera le plus. Suite à ses exploits, il sera en effet désigné pour accompagner Ferhat Abbas en Yougoslavie en quête d'un appui militaire à la Révolution.Sur le plan humain, Boudghene Benali était un homme loyal et exemplaire. La description que dresse de lui Hocine Senoussi, un de ses anciens camarades, en est évocatrice à plus d'un titre: «Elégant, élancé, teint blanc, yeux bleus, nez légèrement aquilin, front large, cheveux très courts, tenue vestimentaire stricte, Boudghene Benali dégageait l'apparence d'un véritable aristocrate, un aristocrate du coeur et de la vertu.»




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