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L'approche sociologique de Rachid Sidi Boumedine


L'approche sociologique de Rachid Sidi Boumedine
Le sociologue est longuement revenu sur les mutations urbaines que notre pays a connues, mais aussi sur les différents mécanismes mis en place depuis l'indépendance par l'Etat algérien en vue d'éradiquer les bidonvilles et autres habitats précaires.Le spécialiste en sociologie urbaine et directeur de recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), M. Rachid Sidi Boumedine est longuement revenu, samedi dernier, lors de son intervention au café littéraire de Béjaïa, sur les mutations urbaines que notre pays a connues, mais aussi sur les différents mécanismes mis en place depuis l'indépendance par l'Etat algérien en vue d'éradiquer les bidonvilles et autres habitats précaires.Cet expert consultant en urbanisme, développement et aménagement, sauvegarde et valorisation du patrimoine, a eu à présenter à l'assistance les grands axes de son dernier opus publié aux éditions APIC, intitulé Bétonvilles contre bidonvilles. Cent ans de bidonvilles à Alger. Pour l'orateur, le terme de "bétonville" est un néologisme qui désigne toutes ces nouvelles cités-dortoirs construites en dehors des grandes villes. "Il s'agit, en fait, d'un entassement de cellules (logements) destinées à recevoir les familles vivant dans des bidonvilles. Toutefois, ces nouvelles bâtisses ne pourraient en aucun cas constituer la solution idoine pour résorber l'habitat précaire du fait qu'elles sont dépourvues des équipements d'accompagnement dont a besoin le citoyen (établissements scolaires, dispensaires, poste, services administratifs, moyens de transport etc.)", a-t-il expliqué. Le conférencier estimera, à ce titre, que "le bétonville va finir par engendrer la misère sociale, alors que le bidonville n'est qu'un résultat de la pauvreté et de la misère sociale". M. Sidi Boumedine relèvera que "les pouvoirs publics algériens et le colonisateur français ont une vision homogène de la gestion du dossier de l'habitat".La ressemblance réside surtout dans la manière avec laquelle on traite les habitants des bidonvilles qui sont souvent stigmatisés, au point de devenir la risée des "citadins". L'orateur évoque au passage le code de l'indigénat, imposé par le colonisateur français aux autochtones résidant dans les zones rurales.Ces derniers, poussés à l'exode après avoir été dépossédés de leurs biens (terres fertiles), fuirent leurs villages pour s'établir aux alentours de la capitale, en y construisant des baraques.Au lendemain de l'indépendance, le phénomène de l'exode rural explosera, d'où la prolifération des bidonvilles dans les grandes villes, notamment à Alger. Les différents programmes de logements lancés ces deux dernières décennies (AADL, LSP, promotionnels, RHP...), visent à confiner ces couches défavorisées dans des cités-dortoirs réalisées dans des zones périphériques, telles que Sidi Abdellah, Tessala El-Merdja, Birtouta... Par ailleurs, l'invité du café littéraire de Béjaïa n'a pas manqué de battre en brèche la loi 08-15 relative à la mise en conformité des constructions et de leur achèvement, estimant que "ses dispositions sont inapplicables sur le terrain".Kamel Ouhnia



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