Algérie - A la une



L'appel du Sud
L'extrême sud du pays connaît une extrême pauvreté. Les membres du gouvernement qui ont eu à se déplacer dans les villes d'In Guezam et Bordj Badji Mokhtar ont, de leurs yeux, vu l'état de pauvreté dans lequel se trouvent ces Algériens. Beaucoup a été fait pour que ces villes soient dotées d'un minimum. Il y a une école, une maison de jeunes et d'autres infrastructures. Mais il n'y a quasiment pas d'autres activités possibles que le troc transfrontalier et un peu d'agriculture.Les populations étaient nomades. Elles allaient à la recherche de leurs subsistances au gré de la météo et des saisons. Le «développement» les a sédentarisées. Un mal pour un bien, car rien ne semble être possible pour que ces régions puissent se développer. Peut-être un peu de tourisme ou alors un développement des activités économiques dans les pays voisins.Il est évident que le progrès que connaît le nord du pays n'est pas comparable avec celui du Sud. Il est certain qu'il faudra trouver les moyens pour permettre à ses régions de produire une croissance autoentretenue. Il faudrait peut-être, en plus de la sécurisation de la zone, penser à faire du lobbying pour que le Mali et le Niger puissent faire transiter leurs importations par les ports algériens. Faire en sorte que le commerce transfrontalier soit une réalité et permette un développement commun et bénéfique pour les trois pays.Les patrons d'entreprises algériennes devraient être incités à se rendre dans des régions qui manquent de tout. Les fonctionnaires devraient également être soumis à un service civil. Il est inacceptable que les écoles soient dépourvues d'enseignants et que des matières au programme ne soient pas enseignées. L'unité nationale, c'est aussi l'égalité des chances et des moyens pour tous les Algériens quel que soit la région dans laquelle il réside.Le sud algérien lance un appel au Nord pour plus de solidarité, plus de redistribution et espère avoir sa part de développement. Les investissements dans les infrastructures de base et le logement ne suffiront pas. Il est indispensable que l'Etat et les citoyens s'impliquent réellement. Que des décisions courageuses et difficiles soient prises pour que les populations de ces territoires se sentent pleinement rattachées à la communauté nationale et pleinement impliquées dans son devenir.Il est possible de faire plein de choses à condition de les expliquer. Il faudra y mettre le prix. Des primes et des logements de fonction seront nécessaires. Mais il faudra le faire. Laissez se dépérir et être en marge de la communauté nationale des dizaines de milliers d'Algériens n'est pas tolérable. La beauté des paysages ne suffira pas à motiver de jeunes enseignants à aller faire classe ou à de jeunes médecins d'y tenter l'aventure.Le gouvernement doit revoir ses priorités en urgence. Il est intolérable de savoir que des Algériens n'ont ni couverture sanitaire ni couverture scolaire. Les moyens sont là, il suffit de les utiliser à bon escient.A. E.




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