Algérie

L?APC et le citoyen


Vous voulez être raccordés au réseau d?assainissement ? Organisez-vous ! On vous donne les matériaux et faites vous-mêmes les travaux ». C?est la réponse de l?élu local à un citoyen venu exposer le problème des rejets des eaux usées dans son quartier. Cela se passait à Azazga ces dernières années. La réponse était catégorique, irrévocable, souveraine, et cynique. Elle équivalait à cela : « Dormez sur votre fosse septique, ou réalisez vous-même la conduite. On vous donne les buses. » Pourtant, le problème soumis n?était pas anodin. Il relève d?une mission obligatoire des responsables locaux : la protection de la santé publique. En dépit des budgets conséquents débloqués dans le chapitre de l?assainissement, avec des orientations fermes des autorités locales et centrales, il subsiste encore à travers les agglomérations et les villages, des centaines de fosses septiques, qui ne le sont pas, en réalité, vu qu?elles deviennent des sources de débordements en hiver et de putréfaction en été. Cette méthode de gestion des affaires communales, rejetant sur le citoyen la charge de conduire des projets vitaux de la collectivité, n?a pas été une idée lumineuse. La population est en droit d?attendre de l?assemblée locale de prendre en charge ses préoccupations élémentaires. L?APC a les moyens financiers pour enrayer des problèmes d?un autre âge, comme ceux des égouts ou des ordures, et se doter de moyens humains pour mener des opérations afin d?améliorer le quotidien des administrés. La réponse du citoyen face à l?édile local était : « Chacun son métier. On ne sait pas réaliser un tronçon d?assainissement. L?APC a les services techniques pour cela et de l?argent pour payer une entreprise de réalisation. » Cela n?était pas suffisant pour faire entendre raison au maire. Ce mode de fonctionnement a perduré. Une APC aussi importante que Azazga s?est offert le luxe de se noyer dans un verre d?eau, en ne trouvant pas le moyen de remplacer les lampes défectueuses de l?éclairage public. Saisis, les services techniques de la commune bottent en touche, en renvoyant les citoyens à leur comité du village et à l?entrepreneur. La bonne gestion des affaires de la cité n?est pas, en réalité, une question de moyens financiers, puisque des communes riches peuvent s?autoneutraliser pendant des années, mais elle dépend de la compétence des équipes et de l?engagement des élus. Y aura-t-il rupture avec l?immobilisme passé ? Les citoyens, qui viennent d?exprimer leurs suffrages dans des conditions politiques apaisées, l?espèrent.
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