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L'ancien président du Conseil d'Etat condamné



L'ancien président du Conseil d'Etat condamné
L es gouvernants ont la rancune tenace. L'ancien magistrat qui a invalidé la décision de la chambre administrative d'Alger, qui annule le congrès extraordinaire du FLN de 2003 présidé alors par Ali Benflis, vient d'être condamné par la justice.Ahmed Bellil, premier président du Conseil d'Etat, a été en effet condamné, mardi dernier, par le tribunal de Blida à un an d'emprisonnement, 20 000 DA d'amende et un million de dinars à payer à la partie civile. Son avocat, maître Khaled Bourayou, dénonce une «une justice de la vengeance». «Bellil (le magistrat, ndlr) a été condamné par le tribunal de Blida après que son dossier soit resté dans le tiroir durant 12 longues années ; une période durant laquelle le concerné était sous contrôle judiciaire et interdit d'accès à la Cour suprême.Le seul tort de Bellil est d'avoir pris la décision d'infirmer l'ordonnance du 1er octobre 2003 émanant de la chambre administrative de la cour d'Alger et portant interdiction de la tenue du congrès extraordinaire du FLN dirigé par Ali Benflis. Il n'y a pas pire qu'une justice qui se transforme en justice de vengeance», estime Me Bourayou. L'avocat estime que la célérité avec laquelle la machine judiciaire s'est mise en branle a un lien avec la décision du magistrat qui a déplu aux opposants de Benflis, qui voulait se présenter à l'élection présidentielle contre le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika.«La décision du président du Conseil d'Etat a été rendue le 18 et c'est 26 du même mois qu'une plainte a été déposée contre lui par Mohamed Cherif Ould El Hocine, poursuivi pour faux criminel en écriture publique et de parti pris», précise l'avocat.Selon l'avocat, Ahmed Bellil n'a fait que corriger l'arrêt de la chambre dans l'affaire Ould El Houcine, qui réclame la propriété d'une entreprise de signalisation routière. Une erreur s'est glissée lors de la saisie de l'arrêt qui portait le nom de M. Kourougli, président de la chambre administrative, au lieu de M. Mahdad, qui remplaçait le premier en voyage. L'avocat du ministère de l'Intérieur, qui s'est porté partie civile dans l'affaire, avait pris une copie de l'arrêt qu'Ahmed Bellil a corrigé, relate Me Bourayou.L'avocat estime que l'affaire est politique et que son client est victime de l'acharnement de la justice qui veut lui faire payer son verdict qui a invalidé la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger qui annulait le congrès extraordinaire du FLN présidé à l'époque par Benflis.Ce dernier a «commis l'impair» de se présenter contre Bouteflika, qui voulait faire main basse sur le FLN, machine électorale dont une partie était acquise à son ancien chef de gouvernement. La décision prise par le président du Conseil d'Etat n'a pas été du goût du chef de l'Etat et de son entourage. Plus de dix après, ce magistrat, qui s'est opposé au fait du prince, est condamné à la prison. «La justice doit être en dehors de la vengeance», lance, sentencieux, Me Bourayou.




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