Algérie

L’analyse du jeudi



L’année 2006 : Le GSPC sur orbite d’Al-Qaïda L’année 2006 a été marquée, sur le plan sécuritaire, par l’application des mesures de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» décidée en février dernier. Le bilan qui était attendu par l’opinion publique à l’issue des six mois de grâce qui ont été officiellement laissés aux terroristes de se ressaisir, et qui n’a pas été rendu, renseigne à lui seul que les résultats ont été en deçà des attentes. Même si les quelque deux cents à trois cents terroristes qui se sont «repentis» dans ce cadre n’est pas un chiffre négligeable. Seulement, il ne diffère pas beaucoup des mesures précédentes, comme la loi dite sur la Rahma de 1995 qui a abouti, en son temps, à une moyenne similaire sans trop de tapage médiatique et dans une conjoncture internationale autrement plus en défaveur de l’Algérie qui était dans un isolement quasi-total. L’officialisation de l’adhésion du GSPC à Al-Qaïda, qui a coïncidé avec la fin de la période de grâce à la fin de l’été dernier, montre, de son côté, que pour les dirigeants terroristes en Algérie et leurs mentors étrangers, la «réconciliation» prônée par les autorités du pays n’a pas la moindre chance de recueillir les échos espérés. Sur le plan opérationnel par contre, la lutte antiterroriste, malgré la technique «nouvelle», comme l’utilisation de téléphones portables pour le déclenchement à distance d’engins explosifs ou le recours aux véhicules piégés comme au temps du GIA, a pu contenir le plus gros des initiatives des groupes terroristes et les réduire. Les tentatives les plus importantes du terrorisme de revenir dans certaines wilayas, comme Oran, ont été mises en échec à deux reprises au moins. Le recours au financement par des enlèvements et des rançonnements des victimes s’est limité à certaines régions où il n’a pu se renouveler à volonté. Et aucune opération de grande envergure n’a été enregistrée, si l’on excepte les malheureux carnages contre la garde communale à Aïn Defla qui relève plus d’une lacune dans la vigilance du cantonnement attaqué que d’une stratégie calculée du groupe criminel. Cependant, il est à noter que l’année 2006 s’achève avec deux faits majeurs porteurs d’une relative inquiétude pour la nouvelle année qui s’annonce. D’une part, le «réveil» d’une certaine agitation, par rapport à ces dernières années, dans l’axe Biskra - El-Oued et, par extension, dans le sud-est du pays qui, mise en relation avec certains indices se rapportant à une présence de ressortissants étrangers au sein de groupes terroristes dans cette région, pourrait déclencher une situation inédite à laquelle il va falloir faire face. D’autre part, le raid contre des ressortissants étrangers dans la wilaya d’Alger qui, du fait de son audace, aurait pu être plus dramatique. La lecture à faire est que, concrètement, le GSPC est dans l’orbite d’Al-Qaïda qui n’a pas manqué l’occasion pour le féliciter. Ce qui, inévitablement, lui fait pousser des ailes et l’encourage à récidiver. Cet attentat de Bouchaoui, qu’il a revendiqué, a coïncidé avec la publication de son nouveau site Internet qui, apparemment, cette fois, serait plus difficile à casser durablement du fait qu’il est hébergé par un autre site autrement plus sophistiqué.



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